Un boycott des Jeux d’hiver de Pékin 2022 ne résoudra aucun problème géopolitique avec la Chine. Tel est, en substance, le message adressé jeudi 13 mai au Congrès américain par Sarah Hirshland, la directrice générale du Comité olympique et paralympique des Etats-Unis (USOPC). Dans sa lettre de deux pages, Sarah Hirshland ne cherche pas à occulter les atteintes du régime chinois contre les droits de l’homme, notamment envers les Ouïghours, les Tibétains et les opposants basés à Hong Kong. Mais selon elle, « un boycott des Jeux olympiques et paralympiques par les athlètes n’est pas la solution aux problèmes géopolitiques ». Le courrier aux congressistes signé par Sarah Hirshland s’appuie notamment sur les leçons de l’histoire. Il rappelle que le boycott des Jeux de Moscou par les États-Unis en 1980, en protestation contre l’occupation de l’Afghanistan par l’Union Soviétique, n’a pas changé le cours des événements. Mais il a incité l’Union Soviétique et plusieurs pays du bloc de l’Est à riposter quatre ans plus tard aux Jeux de Los Angeles. Plus de 450 athlètes américains s’étaient qualifiés pour les Jeux de Moscou et n’ont jamais eu l’opportunité de participer à un événement olympique. « Pour aggraver les choses, leur sacrifice n’a eu aucun effet diplomatique, a écrit Sarah Hirshland. L’Union Soviétique est restée en Afghanistan pendant une autre décennie. Les Jeux de 1980 et de 1984 ont entaché l’histoire olympique et montré l’erreur d’utiliser les Jeux comme un outil politique. » La directrice générale de l’USOPC insiste : « S’il vous plaît, donnez-leur la chance de participer. Ils ne méritent pas de s’entraîner pour les Jeux sous un nuage d’incertitude quant à la participation américaine. »
— Publié le 14 mai 2021