Verra-t-on Roger Federer aux Jeux de Tokyo ? A moins de deux mois de l’ouverture, la question reste sans réponse. Le Suisse a été interrogé sur sa décision concernant le prochain tournoi olympique, lundi 31 mai, après sa victoire au 1er tour sur la terre battue de Roland-Garros. Il n’a pas éludé le sujet. Mais il n’a pas non plus tranché le débat.
« Je ne sais pas, je ressens deux choses, a-t-il reconnu en conférence de presse après avoir battu l’Ouzbek Denis Istomin. J’adorerais jouer. J’aimerais que les choses aillent mieux dans le monde et que nous n’ayons même pas à nous demander si cela va se faire, si je vais jouer ou non. Mon souhait, mon espoir et mon rêve, est bien sûr que je puisse jouer. Mais il faut que cela ait un sens pour moi, pour mon équipe, ma famille et mon pays. J’attends toujours de voir comment les choses vont évoluer au cours des deux prochaines semaines et du prochain mois. »
A 39 ans, Roger Federer n’a encore jamais décroché une médaille d’or en simple aux Jeux olympiques. Il a pourtant tenté sa chances à quatre reprises, depuis ses débuts aux Jeux de Sydney en 2000, à l’âge de 19 ans. Aux Jeux d’Athènes en 2004, il a abordé le tournoi en position de numéro 1 mondial, mais il a été écarté de la route du podium dès le 2ème tour, battu par Tomas Berdych.
Quatre ans plus tard, aux Jeux de Pékin 2008, le Suisse a rangé ses raquettes en quarts de finale, après une défaite face à l’Américain James Blake. A Londres en 2012 (photo ci-dessus), il s’est approché de très près de la consécration, mais Andy Murray a balayé ses espoirs en finale du simple, sur le gazon de Wimbledon. Enfin, une blessure l’a contraint à renoncer aux Jeux de Rio en 2016.
Avant le début de la pandémie de COVID-19, Roger Federer avait assuré dès l’année 2019 qu’il serait présent aux Jeux de Tokyo 2020, pour sa cinquième et dernière participation. Aujourd’hui, il ne sait plus. En cas de présence à Tokyo, le Suisse battrait le record du Suédois Jonas Bjorkman en devenant le plus vieux joueur à disputer le simple aux Jeux olympiques depuis le retour du tennis dans le programme à Séoul en 1988.
Même incertitude chez Novak Djokovic. Le Serbe, actuel numéro 1 mondial, a été interrogé lui aussi sur ses projets olympiques en conférence de presse à Roland-Garros. Surprise : il a confié que sa décision pourrait dépendre de la présence du public aux Jeux.
« Pour l’instant, j’ai l’intention de disputer les Jeux olympiques, a expliqué Novak Djokovic. D’après ce que j’ai entendu, il y aura du public, des spectateurs du Japon uniquement. Selon ce que j’ai compris, cela représenterait 20 ou 30 % de la capacité. Si les choses changent, s’il n’y a pas de public, alors je réfléchirai si je veux y aller ou pas. Mais pour l’instant, je prévois de me rendre aux Jeux de Tokyo. Et je suis très impatient. »
Le Russe Daniil Medvedev, actuel numéro 2 mondial, se montre plus catégorique. A 25 ans, il n’a encore jamais disputé les Jeux olympiques. En cas de participation, il serait engagé sous les couleurs et le nom du comité olympique russe (ROC), la Russie étant exclue en tant que nation du mouvement olympique jusqu’en décembre 2022.
« Ce seront mes premiers Jeux olympiques, a-t-il confié lundi 31 mai. Nous avons une super équipe, nous pouvons jouer les simples, le double et même le double mixte. Ça va être une expérience incroyable. Bien sûr, avec le COVID, les conditions ne seront peut-être pas les mêmes que lors des autres éditions. Mais je veux en être. »
En revanche, deux des trois joueurs américains les mieux placés au classement mondial ont déjà annoncé leur renoncement. John Isner (n°34) a mis les pouces dès le mois de mars dernier. Reilly Opelka (n°35), de son côté, a confié lundi 31 mai qu’il ne serait pas du voyage vers Tokyo.