Jour J à Tokyo. Au lendemain de la levée de l’état d’urgence dans la capitale japonaise, la décision des organisateurs quant à la présence de spectateurs sur les sites olympiques est attendue dans la journée, ce lundi 21 juin. A un mois et deux jours de la cérémonie d’ouverture, elle reste la seule véritable inconnue concernant l’organisation des Jeux de Tokyo.
Comme pour les épisodes précédents du long feuilleton olympique, une réunion à cinq doit accoucher de cette décision, la plus attendue depuis l’annonce en mars dernier de l’interdiction des spectateurs étrangers. Elle doit rassembler en mode virtuel le CIO (Thomas Bach), l’IPC (Andrew Parsons), le comité d’organisation (Seiko Hashimoto), le gouvernement métropolitain de Tokyo (Yuriko Koike), et le gouvernement fédéral (Tamayo Marukawa).
La réunion au sommet sera suivie d’une conférence de presse. Initialement prévue en fin de journée en heure japonaise, elle a été avancée de plus de deux heures, pour débuter désormais à 17 h 10 (10 h 10 CET).
Selon les dernières rumeurs, entretenues par des sources présumées proches du dossier, la tendance serait à une autorisation du public, mais dans des proportions mesurées. En accord avec les directives du gouvernement sur les événements sportifs, la jauge serait établie à 50 % de la capacité des sites. Mais, précision, sans dépasser un maximum de 10.000 spectateurs.
Une exception serait malgré tout prévue pour la cérémonie d’ouverture, vendredi 23 juillet, où 20.000 spectateurs pourraient être autorisés au stade olympique. Mais ce nombre, le plus élevé de toutes les sessions des Jeux de Tokyo, inclurait les détenteurs d’un billet – le grand public -, mais aussi toutes les personnes accréditées, dont les officiels, les invités et les médias.
Une même politique serait appliquée aux Jeux paralympiques, qui doivent débuter le 24 août.
Toujours selon les mêmes sources, la réunion à cinq prévue ce lundi 21 juin devrait également valider le principe d’un changement possible de cap, avant le début des Jeux, voire pendant l’événement, en cas de nouvelle flambée de la pandémie de COVID-19. Dans un tel scénario, la jauge serait abaissée. Il pourrait même être décidé d’instaurer un huis clos complet, y compris après l’ouverture de l’événement.
Leur décision prise et annoncée, il restera aux organisateurs des Jeux à plancher sur la question délicate de l’allocation des places pour les épreuves. A un mois du début des Jeux, il n’auront pas de temps à perdre.
Selon les calculs du comité d’organisation, les billets ont été vendus aux résidents japonais pour 42 % en moyenne de la capacité des sites. Mais, pour 20 à 30 % des sessions, le pourcentage des places achetées dépasse le plafond envisagé de 50 % du nombre de sièges en tribunes.
Pour résoudre l’équation, les organisateurs envisagent de mettre en place une loterie pour déterminer qui sera autorisé à assister dans le stade aux sessions les plus demandées des Jeux de Tokyo.
La décision des organisateurs des Jeux interviendra ce lundi dans un contexte a priori favorable à une certaine tolérance, avec la levée de l’état d’urgence. Mais, à l’inverse, l’opinion publique japonaise reste majoritairement inquiète quant aux risques sanitaires liés à l’événement olympique.
Un sondage réalisé en fin de semaine passée pour Kyodo News révèle que 86 % des Japonais craignent une recrudescence des cas de COVID-19 pendant ou après les Jeux de Tokyo. Pour 4 sondés sur 10 (40,3 %), les Jeux d’été devraient être organisés sans spectateurs. Ils sont même encore plus de 30 % à estimer qu’ils devraient être annulés.