La journée aurait dû être enveloppée d’effervescence. Et l’instant chargé d’émotion. Le village des athlètes des Jeux de Tokyo a officiellement ouvert ses portes ce mardi 13 juillet, en début de matinée, dix jours pile avant le début de l’événement olympique. Une date, une vraie. Mais la scène a eu seulement quelques poignées de témoins.
L’ouverture en question n’a pas concerné grand-monde. En vertu des règles sanitaires imposées aux délégations par les organisateurs et les autorités japonaises, les athlètes sont autorisés à s’installer au village seulement cinq jours avant le début de leurs épreuves. A dix jours de la cérémonie d’ouverture, leur présence dans la place s’écrit donc encore au futur. Ils viendront, certes. Mais seulement plus tard.
Faute d’athlètes, les médias auraient pu faire le nombre. Mais ils ont été priés de rester loin de la scène. Le comité d’organisation l’avait annoncé la veille par un communiqué : « Le village olympique ouvrira comme prévu demain (mardi 13 juillet), mais veuillez noter que les athlètes seront déposés et entreront dans le village à un endroit inaccessible aux médias. Il ne sera donc pas possible de les filmer à leur entrée. Nous ne serons pas non plus en mesure d’indiquer le nombre d’athlètes entrant dans le village demain, ni de fournir leurs coordonnées. »
La raison ? Mystère. Les organisateurs des Jeux, déjà accusés par les médias internationaux d’atteinte à la liberté de la presse, veulent-ils donner le ton dès maintenant d’un rendez-vous olympique où les journalistes seront contraints pour l’essentiel à travailler en mode virtuel ? Possible. A moins qu’ils craignent de montrer au monde, à seulement dix jours de l’ouverture, l’image d’un village sans le moindre athlète. Dans les deux cas, le message est dévastateur.
Dans le même communiqué, le comité d’organisation a précisé lundi 12 juillet que le cérémonial entourant habituellement l’entrée des délégations au village sera « simplifié« . En réalité, les cérémonies d’accueil seront tout simplement annulées. Les rencontres avec les médias seront également rayées du programme.
Pour le reste, la vie au village olympique s’annonce dominée par les contraintes sanitaires. Le port du masque y sera obligatoire. Les tests de dépistage du COVID-19 seront quotidiens. Une clinique dédiée aux éventuels cas de coronavirus a été ajoutée au plan initial, en plus des 21 bâtiments résidentiels, des réfectoires et des habituels services proposés aux résidents. Elle fonctionnera 24 heures sur 24. Mais les Japonais le précisent : les personnes infectées présentant les symptômes les plus sérieux seront hospitalisées ou envoyées en quarantaine dans un hôtel réservé à l’extérieur du village.
Sur place, les athlètes devront suivre les règles sans pouvoir s’en écarter. Ils ne pourront pas quitter le couloir sanitaire tracé par les Japonais – village, terrain d’entraînement, zone de compétition – ni s’offrir la moindre excursion touristique. Les contrevenants seront sanctionnés.
Selon le décompte du CIO, plus de 80 % des athlètes seront vaccinés au moment des Jeux de Tokyo. Le chiffre pourrait être rassurant. Mais deux membres de la délégation ougandaise, un athlète serbe et un Israélien ont été testés positifs à leur arrivée à l’aéroport de Tokyo. Tous étaient vaccinés.
A dix jours de l’ouverture, les délégations débarquent désormais en masse au Japon. Plus de 2.200 athlètes sont attendus cette semaine au Japon. Encore trop tôt pour poser leurs sacs au village des athlètes.
Le centre principal de presse (MPC) a également ouvert officiellement ses portes, ce mardi 13 juillet, au centre international de convention Tokyo Big Sight. Mais, comme le village des athlètes, il devrait souvent sonner creux. Selon le dernier pointage des organisateurs, seulement 4.600 journalistes étrangers sont attendus pour les Jeux olympiques et paralympiques. Avant le début de la crise sanitaire, leur nombre atteignait 8.400 personnes.