Paris 2024 aime les chiffres. Surtout les bons. A moins de trois ans de l’événement, le comité d’organisation en a sorti toute une collection de ses poches, jeudi 30 septembre, à l’occasion d’un « point d’étape » consacré à l’emploi et aux opportunités économiques liées au prochain rendez-vous olympique et paralympique d’été.
Sans surprise, ils sont bons. On le savait depuis plus de deux ans et la présentation, en avril 2019, d’une première estimation des retombées des Jeux de Paris 2024 sur le marché du travail. Elle avait placé la barre très haut, à 150.000 emplois créés directement ou indirectement par l’événement, dans les secteurs du bâtiment (11.000 jobs), du tourisme (60 000), et de l’événementiel et organisation (80 000).
Mais, découverte de la journée, la crise sanitaire et son impact sur l’économie n’ont pas bouleversé la donne. Les chiffres de l’avant-COVID-19 restent d’actualité. Marie Barsacq, la directrice Impact et Héritage du COJO Paris 2024, l’a expliqué à FrancsJeux : « Les chiffres présentés en 2019 n’ont pas changé. La cartographie a été un peu réactualisée, mais la crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur les prévisions de créations d’emplois. »
Même constante pour le calendrier des recrutements. A la SOLIDEO, l’établissement public en charge de la livraison des ouvrages olympiques, le pic de recrutement sera atteint en février 2022, avec 8.000 emplois. Au COJO, il faudra patienter, avec des vagues massives d’embauches en 2023 et 2024. C’était prévu.
Actuellement, le comité d’organisation compte 500 salariés à temps plein. Marie Barsacq l’explique : « Le report d’une année des Jeux de Tokyo n’a pas modifié notre stratégie en termes de recrutement. »
Pour l’essentiel, l’équipe de Paris 2024 se révèle encore très franco-française, mais elle compte des recrues venues du Canada, de Grande-Bretagne, de Grèce, d’Australie et d’Amérique du Sud. « Nous allons nous internationaliser de plus en plus, avec une montée en puissance au fur et à mesure que nous allons nous rapprocher de l’échéance« , précise Marie Barsacq.
Désireux de proposer une nouvelle donne, le COJO a déjà pris la décision de bouleverser les habitudes du mouvement olympique en confiant aux équipes en place sur les sites déjà existants (Roland-Garros, Stade de France, Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines…) la maitrise de l’organisation des épreuves. Par un effet purement mécanique, il recrutera donc nettement moins. Mais Marie Barsacq l’explique : « Cette politique ne modifiera pas les perspectives d’emplois liés aux Jeux. Elle changera seulement le nom de l’employeur. »
Malgré la crise sanitaire, Paris 2024 a organisé cette année un quinzaine de « job dating », en partenariat avec Pôle Emploi et la Fédération française d’athlétisme (FFA). Les premiers résultats démontrent que la formule – une matinée d’activités sportives sur le stade, en mélangeant recruteurs et candidats, puis une après-midi consacrée aux entretiens d’embauche – fait mouche. Pas moins de 64 % des participants ont décroché un CDI dans les six mois, contre 50 à 60 % dans un « job dating » classique.
Le COJO ambitionne d’avoir organisé 50 de ces rendez-vous d’ici la fin de l’année, puis une centaine en 2022. Jeudi 30 septembre, le « point d’étape » sur l’emploi et les retombées économiques a été accompagné d’un « job dating » version athlétisme face au bâtiment du siège du comité d’organisation, sur la commune de Saint-Denis. En jeu, six postes au sein du COJO, plus quelques poignées d’autres proposés par deux partenaires des Jeux, EDF et Décathlon.
Autre initiative, annoncée en décembre 2019 mais retardée par la pandémie : la création d’une agence virtuelle de Pôle emploi dédiée à Paris 2024. Elle a été lancée mercredi 29 septembre et ambitionne de recenser toutes les offres disponibles en lien avec les Jeux olympiques et paralympiques. A ce jour, elle propose 12.000 offres d’emploi dans les entreprises qui travaillent directement ou indirectement pour les Jeux.