Gianni Infantino continue d’avancer ses pions. Le président de la FIFA a défendu une nouvelle fois son projet d’une Coupe du Monde de football tous les deux ans. Mais, surprise, il évoque désormais la possibilité de pas autoriser les équipes à disputer deux éditions consécutives. « Nous avons besoin de plus de participations, et peut-être qu’il y a un moyen de le faire en ayant deux Coupes du Monde, mais pas avec les mêmes équipes participantes, a expliqué Gianni Infantino à l’occasion d’une réunion d’une heure avec les dirigeants de l’UEFA, dont l’agence AP a obtenu un enregistrement. C’est quelque chose que les techniciens vont étudier, mais c’est certainement quelque chose que nous devons examiner. » Selon le président de la FIFA, cette idée très inattendue, et inédite dans le mouvement sportif, aurait germé dans l’esprit de Tiago Craveiro, le secrétaire général de la Fédération portugaise de football. Face à l’UEFA, opposée depuis le premier jour au scénario d’un Mondial une année sur deux, Gianni Infantino a adopté une posture très corporatiste, estimant que le football ne devait pas se diviser, mais rester uni pour faire face à la concurrence des autres sports. « L’ennemi du football n’est pas la Coupe du Monde ou la FIFA, mais les autres disciplines après lesquelles courent les jeunes garçons et les jeunes filles », a suggéré le dirigeant italo-suisse. Alexander Ceferin, le président de l’UEFA, a rappelé que les clubs et les ligues étaient très menacés par un tel projet, et qu’ils ne pouvaient donc pas être tenus à l’écart des débats et du processus de décision. Mais Gianni Infantino insiste : l’Europe et ses 55 associations membres ne sont pas seuls en compte. « Nous ne pouvons pas simplement formuler de nouvelles propositions sur la base des commentaires de l’Europe. Nous devons respecter les opinions de chacun », a expliqué le président de la FIFA. Un sommet sera organisé le 20 décembre pour discuter du projet d’un Mondial toutes les années paires. Les 211 fédérations nationales membres de l’instance seront réunies en visioconférence, « pour discuter de l’avenir du football après avoir été informées en détail du processus de consultation en cours sur le sujet ». Le sommet aura pour « objectif de parvenir à un accord » sur le calendrier international. Mais à l’issue de cette consultation, aucun vote ne sera proposé aux fédérations membres.
