Il était temps. Près de dix ans après l’événement, la commission exécutive du CIO a décidé en fin de semaine passée de réattribuer les médailles dans plusieurs épreuves des Jeux de Londres en 2012, entachées par des affaires de dopage. En tête de liste, le saut en hauteur masculin. La victoire était revenue au Russe Ivan Ukhov, mais il a été disqualifié pour avoir été l’un des bénéficiaires du vaste programme de dopage soutenu par l’Etat. Ivan Ukhov a été banni pour quatre ans en 2019 par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Sa médaille d’or reviendra à l’Américain Erik Kynard (photo ci-dessus), deuxième en finale olympique avec un saut à 2,33 m. Trois hommes, classés à égalité à la troisième place à l’issue du concours, grimpent eux aussi d’un cran et recevront dans les prochains jours une médaille d’argent : le Canadien Derek Drouin, le Britannique Robbie Grabarz et le Qatari Mutaz Essa Barshim. Le CIO a également réattribué la médaille de bronze du saut en hauteur féminin. Initialement obtenue par la Russe Svetlana Shkolina, elle sera désormais la propriété de l’Espagnole Ruth Beitia. Les trois autres épreuves olympiques dont le classement est modifié sont le saut en longueur féminin, avec la disqualification de trois finalistes (mais aucune médaillée) ; le 200 m masculin en canoë sprint, où le Lituanien Jevgenij Shulkin, médaillé d’argent, est rayé du palmarès (sa médaille d’argent ira au Russe Ivan Shtyl, le bronze revenant à l’Espagnol Alfonso Benavidez Lopez de Ayala) ; et enfin la catégorie des 120 kilos en lutte libre hommes, où les deux finalistes, l’Ouzbek Artur Taymazov et le Géorgien Davit Modzmanashvili, ont tous les deux été convaincus de dopage. La médaille d’or des Jeux de Londres 2012 devrait revenir aux deux médaillés de bronze au moment de la compétition, l’Iranien Komeil Ghasemi et le Russe Bilyal Makhov. Mais ce dernier est lui aussi suspendu pour dopage, jusqu’au 27 janvier 2024. Aucune disposition ne sera prise dans l’immédiat pour lui remettre sa médaille d’or, et ce tant que sa suspension n’a pas pris fin, précise le CIO.
