L’affaire parait énorme. Selon une enquête de l’agence Associated Press, le Qatar aurait utilisé les services d’un ancien agent de la CIA pendant la campagne de candidature au Mondial de football en 2022. Kevin Chalker, reconverti dans le renseignement privé, aurait été rétribué pendant plusieurs années par l’état du Golfe. Sa mission : espionner la FIFA et les autres pays candidats à l’organisation de l’événement. L’enquête menée par AP s’appuie sur des sources anonymes. Elle révèle que l’ex agent de la CIA aurait travaillé pour le compte d’une société, Global Risk Advisors, et plusieurs filiales. Kevin Chalker aurait notamment fourni au Qatar des spécialistes de l’informatique et des agents de terrain d’élite. La FIFA était ciblée, en priorité ses membres les plus critiques à l’égard de la candidature du Qatar au Mondial 2022. Ils auraient été approchés via un projet fictif, baptisé Merciless, d’un budget de 387 millions de dollars sur neuf ans. Jérôme Valcke, ex-secrétaire général de l’instance mondiale, aurait ainsi été surveillé de très près. La mission confiée à l’ex agent américain consistait également à obtenir, via un faux compte Facebook, des informations sur des candidatures rivales, dont celle portée par les Etats-Unis. Depuis l’attribution au Qatar du Mondial 2022, Kevin Chalker n’aurait pas disparu du paysage. Ses services seraient utilisés pour suivre les critiques à l’égard du Qatar et surveiller les travailleurs étrangers sur les chantiers des stades du Mondial. Selon les calculs d’Associated Press, les diverses sociétés écrans montées par Kevin Chalker auraient amassé environ 46 millions de dollars pour la seule année 2017.
