La décision est spectaculaire. L’Association des joueuses professionnelles de tennis (WTA) a annoncé par la voix de son président et directeur exécutif, Steve Simon (photo ci-dessus), la suspension de tous les tournois prévus en Chine. Et cela, aussi longtemps que l’instance n’aura pas la preuve de la liberté de la Chinoise Peng Shuai, ancienne numéro 1 mondiale en double. « Je ne vois pas comment je pourrais demander à mes joueuses d’aller jouer là-bas, alors que Peng Shuai n’est pas autorisée à communiquer librement et a apparemment subi des pressions pour contredire ses accusations sur des violences sexuelles, explique Steve Simon dans un communiqué de la WTA. Étant donné la situation, je suis également très inquiet concernant les risques qu’encourraient les joueuses et le staff si nous devions tenir des événements en Chine en 2022. » Le dirigeant américain poursuit : « Si les puissants peuvent supprimer les voix des femmes et balayer des accusations d’agression sexuelle, alors le socle sur lequel la WTA a été fondée, l’égalité entre les femmes et les hommes, subirait un immense revers. Je ne vais pas laisser cela arriver à la WTA et ses joueuses ». Cette saison, la pandémie a empêché la tenue des neuf tournois du circuit de la WTA prévus en Chine. Le Masters, dont l’organisation est attribuée depuis 2018 à la ville chinoise de Shenzhen, avec un très gros contrat à la clef, a été déplacé à Guadalajara, au Mexique. Mais en temps normal, une part importante des revenus de la WTA, proche de la moitié, provient de la Chine. L’attitude très ferme de la WTA à l’égard de la Chine sur l’affaire Peng Shuai tranche avec celle du CIO. L’instance olympique a été la première à parler à la joueuse chinoise après ses révélations de viol par un ancien haut dignitaire du Parti communiste. Mais son président, Thomas Bach, n’a pas évoqué une seule fois les faits d’agression sexuelle pendant son échange avec la jeune femme en vidéoconférence.
— Publié le 2 décembre 2021