C’est fait. A 18 jours de l’ouverture des Jeux de Pékin 2022 (4 au 20 février), les organisateurs chinois ont mis fin lundi 17 janvier au faux suspense de la présence du public sur les sites de compétition. Ils ont annoncé via un communiqué laconique, et dépourvu de détails spécifiques, que les billets pour les épreuves olympiques ne seraient pas vendus au grand public.
Quelques mois seulement après les Jeux de Tokyo 2020, la billetterie des Jeux d’hiver de Pékin restera à son tour au stade de projet. Elle ne sera jamais lancée. Mais, à la différence des Japonais, les Chinois n’ont pas opté pour le huis clos. Pas encore. Ils laissent entendre, mais en restant volontairement très vagues, que les spectateurs ne seront pas totalement absents des Jeux d’hiver. Les privilégiés ne seront pas obligés d’acheter un billet, ils seront invités par le comité d’organisation.
« Compte tenu de la situation actuelle grave et compliquée de la pandémie de COVID-19, et pour assurer la sécurité de tous les participants et spectateurs, il a été décidé que les billets ne devraient plus être vendus mais faire partie d’un programme adapté qui invitera des groupes de spectateurs à être présents sur les sites pendant les Jeux, a annoncé le comité d’organisation via un communiqué. Les organisateurs s’attendent à ce que ces spectateurs respectent strictement les mesures contre le COVID-19 avant, pendant et après chaque événement. »
A ce stade, les Chinois se gardent bien d’avancer des chiffres ou de dévoiler leurs exigences quant à la présence de public. Impossible, donc, de savoir si les spectateurs seront quelques centaines, ou plusieurs milliers, dans les tribunes ou le long des pistes. Impossible, également, de connaître la nature des groupes invités.
Aux Jeux de Tokyo, les Japonais avaient prévu une exemption à la règle du huis clos pour quelques groupes d’écoliers, mais uniquement dans les stades des tournois de football disputés hors de la capitale. Selon certains indices lâchés au cours des dernières semaines par la presse chinoise, les élèves des écoles pourraient une nouvelle fois compter parmi les rares catégories de spectateurs invités à assister aux compétitions. Les dignitaires politiques, membres du Parti communiste chinois, devraient eux aussi bénéficier d’invitations.
Une chose est sûre : les Chinois ne prendront pas le moindre risque. Les spectateurs devront avoir été vaccinés. Il leur faudra également sans doute présenter un test négatif.
Sans tourner encore à la flambée des cas, la pandémie progresse depuis quelques semaines en Chine. Vingt millions d’habitants sont actuellement confinés dans plusieurs villes du pays. Un cluster a été découvert la semaine passée dans un établissement parascolaire de la ville portuaire de Tianjin, située à moins d’une heure de train de Pékin. Un premier cas du variant Omicron a été enregistré samedi 15 janvier dans la capitale.
Pour le CIO, la nouvelle annoncée lundi 17 janvier par les organisateurs chinois a des allures de verre à moitié plein. Certes, les Jeux de Pékin ne se disputeront pas officiellement à huis clos, une perspective que l’instance olympique tentait d’écarter depuis quelques mois. Mais le nombre de spectateurs que les Chinois décideront finalement d’accepter sur les sites pourrait bien se révéler très en deçà des attentes du CIO.
Les Chinois le répètent sans lassitude : la bulle sanitaire installée depuis le 4 janvier autour du dispositif olympique sera sûre, hermétique et sécurisée du premier au dernier jour. « Un endroit sans comparaison dans le monde« , a confirmé Pierre Ducrey, le directeur des opérations des Jeux olympiques au CIO, peu de temps après son arrivée à Pékin. Malheureusement pour l’ambiance, les spectateurs n’y seront pas les bienvenus. Sauf en tout petit nombre. Et triés sur le volet.