La FIFA peut se frotter les mains. Malgré les polémiques, et en dépit d’une période inédite pour un tournoi mondial, la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar (21 novembre au 18 décembre) s’annonce comme un succès populaire.
L’instance internationale et le comité d’organisation ont lancé officiellement la première phase de vente des billets, mercredi 19 janvier, à 13 heures tapantes en heure de Doha. A 10 mois de l’ouverture, alors que les voyages internationaux sont toujours très perturbés par la pandémie, et que seulement 13 des 32 nations qualifiées sont connues, la billetterie s’annonçait incertaine. Elle a connu un départ plein gaz.
Selon la FIFA, plus de 1,2 million de billets ont été demandés par des supporteurs du monde entier au cours des vingt-quatre premières heures de mise en vente. Très fort.
Sans surprise, la finale a concentré le plus gros contingent de demandes, avec 140.000 billets convoités. Elle est prévue le 18 décembre 2022 au stade Lusail, une nouvelle enceinte de 80.000 places en phase terminale de construction. Le match d’ouverture, programmé le 18 novembre entre le pays-hôte, le Qatar, et une équipe à désigner, a généré plus de 80.000 demandes.
Plus surprenant : Le Qatar est le pays duquel ont émané le plus de demandes. Sa population compte pourtant moins de 2,8 millions d’habitants. L’Argentine suit en deuxième position, devant le Mexique, les États-Unis, les Émirats arabes unis, l’Angleterre, l’Inde, l’Arabie saoudite, le Brésil et la France, tenante du titre.
La suite du processus de vente des places devrait confirmer la tendance. Cette première phase se terminera le 8 février en milieu de journée. La FIFA le rappelle : les supporteurs peuvent déposer leurs demandes à tout moment durant cette phase de vente, sans avoir à se précipiter sur le site Internet officiel. La date effective de dépôt du formulaire n’a en effet aucune importance. Dans le cas, déjà certain pour la finale, où les demandes dépasseraient le nombre de billets disponibles, un tirage au sort serait effectué pour attribuer les places.
Une deuxième phase de vente des places, organisée sur le principe du « premier arrivé, premier servi », sera lancée au terme de la première, mais avant le tirage au sort, prévu le 1er avril. Une dernière possibilité d’acquérir des billets devrait être proposée après le tirage au sort, lorsque toutes affiches de la phase de groupes seront connues.
Un succès, donc. Déjà. Pourtant, malgré le beau discours de la FIFA annonçant un Mondial 2022 « à la portée du plus grand nombre« , les prix des billets se révèlent en hausse par rapport à l’édition 2018 en Russie. Certes, la grille prévoit des places en catégorie 4 à partir de moins de 10 euros, mais elles sont réservées aux habitants du Qatar.
Pour les autres, l’addition s’annonce salée. Il en coûtera entre 60 et 194 euros pour un match de poule, 85 à 242 euros pour un huitième de finale, 182 à 375 euros pour un quart, 315 à 843 euros pour une demi-finale, 533 à 1.417 euros pour la finale.
Pour les packs, le prix est établi à une fourchette de 200 à 640 euros pour les trois rencontres de poule. Quant à l’intégrale, avec toutes les matches jusqu’à la finale, il faudra débourser entre 1.425 et 3.805 euros.
Football Supporters Europe (FSE), un réseau de supporteurs européens, ne s’y est pas trompé. Quelques heures après le lancement de la billetterie, il a dénoncé sur son compte Twitter la Coupe du Monde « la plus chère de l’histoire« .