Pas de temps à perdre. Saisi la semaine passée par la Fédération russe de football (FUR), le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rendu mardi 15 mars une première décision. Sans grande surprise, elle est contraire aux attentes de l’instance russe.
Le TAS a annoncé dans un communiqué avoir rejeté la demande de la Fédération russe de football de suspendre les sanctions prises par l’UEFA contre ses clubs et ses sélections nationales après l’invasion de l’Ukraine.
L’instance continentale avait annoncé dès le 28 février, soit quatre jours seulement après le début du conflit, suspendre la Russie et ses équipes des compétitions européennes. La FIFA avait suivi la même voie, fermant brutalement la porte d’une qualification au Mondial 2022 au Qatar pour l’équipe nationale russe.
Les deux instances du football avaient alors été parmi les premières à appliquer de façon concrète, et sans nuance, la recommandation du CIO de bannir les athlètes russes et biélorusses des compétitions internationales. Mais elles n’avaient pas pris la peine de détailler les motivations juridiques de leur décision. L’UEFA s’était contentée de mettre en avant de « sérieuses inquiétudes sur la capacité à assurer la sécurité de tous« . La Fédération russe de football en avait profité pour saisir le TAS et contester son exclusion.
Le résultat ne s’est pas fait attendre. La juridiction maintient l’exclusion des équipes russes des compétitions européennes. Le Spartak Moscou reste banni de la Ligue Europa, une épreuve sur laquelle il avait déjà tiré un trait, préférant se concentrer sur les échéances nationales. La sélection féminine russe, de son côté, est écartée de l’Euro 2022 prévu l’été prochain en Angleterre.
Le dossier n’est pas pour autant tout à fait refermé. Le TAS explique avoir jugé sur la forme. Le recours de la Russie doit encore être tranché sur le fond. La procédure d’arbitrage sera donc poursuivie. Mais aucune date n’a encore été fixée pour une audience.
Surtout, le TAS n’a pas encore rendu sa décision dans l’autre procédure, ouverte par la Fédération russe de football contre la FIFA. Elle est annoncée « d’ici la fin de la semaine« . Sauf improbable retournement de situation, elle devrait être comparable à celle rendue mardi 15 mars par la juridiction basée à Lausanne.
La Russie devrait ainsi rester écartée de la route du Mondial 2022 au Qatar, quatre ans après avoir organisé le dernier tournoi planétaire. Elle ne devrait pas être autorisée à disputer les barrages, alors qu’elle était censée les recevoir sur son sol à la fin du mois de mars.
La FIFA n’a d’ailleurs pas attendu la décision du Tribunal arbitral du sport pour recomposer les tableaux des qualifications au Mondial 2022. Elle a directement qualifié la Pologne, qui aurait dû rencontrer la Russie, pour la finale des barrages. Les Polonais affronteront le vainqueur de la rencontre entre la Suède à la République tchèque.
Dans les faits, la décision du TAS ne bouscule pas l’ordre établi. Les clubs russes avaient déjà renoncé à poursuivre leur saison sur la scène européenne. Quant à la sélection nationale, elle aurait été incapable de disputer sur le terrain, ballon au pied, les barrages pour le Mondial 2022, ses adversaires potentiels ayant tous annoncé leur refus de la rencontrer.
Mais ce premier verdict de la juridiction internationale pourrait avoir pour effet d’étouffer dans l’oeuf les envies de procédures du mouvement sportif russe. Ses athlètes devront se faire une raison : ils ne verront aucune compétition internationale en 2022.