La ligne d’arrivée reste encore très floue, mais la course pour les Jeux d’hiver en 2030 prend de la vitesse. Les Américains de Salt Lake City accélèrent l’allure. Ils reçoivent cette semaine dans l’Utah une délégation du CIO, pour la première fois depuis leur désignation par le mouvement olympique américain en décembre 2018.
La visite était annoncée. Elle a débuté mercredi 27 avril. Elle se poursuit aujourd’hui et prendra fin demain en milieu de journée. Trois jours d’inspection des sites proposés par le comité de candidature de Salt Lake City pour les compétitions, les cérémonies et le village des athlètes.
La délégation du CIO est réduite, mais conduite par l’un des acteurs majeurs du processus de sélection, le Roumain Octavian Morariu, président de la commission de futur hôte des Jeux d’hiver. Tout sauf anecdotique.
Côté américain, l’équipe d’accueil affiche un mélange très diplomatique de porteurs du projet, dont le directeur général du comité de candidature Fraser Bullock et la présidente Catherine Raney Norman, et de représentants du comité national olympique et paralympique (USOPC).
Fraser Bullock, l’ancien directeur des opérations des Jeux de Salt Lake City en 2002, l’a expliqué au premier jour de la visite : « Le CIO est en ville pour effectuer un examen technique de tous nos sites afin de voir ce qui est en place et ce qui ne l’est pas. Heureusement, en Utah, nous avons tout en place, nos sites sont magnifiques« . Cool.
La délégation des envoyés de Lausanne a débuté au pas de course sa tournée d’inspection, mercredi 27 avril, avec des étapes successives à la Vivint Arena, salle des Utah Jazz en NBA, au Rice-Eccles Stadium, puis au village des athlètes sur le campus de l’Université de l’Utah. Elle doit poursuivre son périple à l’extérieur de la capitale de l’Utah, au Snowbasin Resort, à Park City, Provo et West Valley City.
Commentaire de l’ancien patineur de vitesse Derek Parra, médaillé d’or aux Jeux en 2002, désormais en charge de l’entraînement et des opérations à l’ovale olympique de Salt Lake City : « Nous sommes prêts à accueillir les Jeux. A ce stade, la question n’est pas savoir si, mais quand. J’espère que ce sera en 2030. Notre objectif pour cette visite (du CIO) est de leur montrer que nous sommes engagés dans le sport, que nous sommes impliqués dans le mouvement paralympique et olympique depuis plus de 20 ans, et que nous le sommes encore aujourd’hui. »
A cette étape de la course, les Américains jouent toujours sur deux tableaux. Ils postulent pour les Jeux d’hiver en 2030, mais sans s’interdire de bousculer leurs plans et se concentrer finalement sur l’édition suivante. L’option 2030 semble aujourd’hui prioritaire, mais elle se heurte à un obstacle de taille : une concurrence commerciale avec les Jeux d’été à Los Angeles en 2028.
Les porteurs du projet n’en font pas mystère : les deux options sont toujours à l’étude. Les discussions ont été entamées avec l’USOPC et LA28 pour tenter de trouver un terrain d’entente où deux éditions consécutives des Jeux, été en 2028 puis hiver en 2030, seraient compatibles en termes de marketing et partenariat. Pas simple.
La visite de la délégation du CIO, cette semaine dans l’Utah, ne s’annonce pas décisive. Elle est la première, peut-être pas la dernière. Mais selon plusieurs sources proches du dossier, les discussions avec les envoyés de Lausanne pourraient avoir un impact sur la décision finale de Salt Lake City, entre les Jeux d’hiver 2030 ou ceux en 2034.
Le CIO n’a pas dévoilé officiellement le calendrier du processus de sélection de la ville-hôte des Jeux en 2030. Mais dans le camp américain, il se raconte que le dossier de candidature pourrait être déposé dès l’été prochain, pour une décision de la commission exécutive de l’instance olympique en mai 2023.
