Les Australiens n’ont pas inventé l’olympisme. Les Grecs s’en sont chargés avant eux. Mais ils semblent décidés à lui donner une nouvelle dimension. Avec la victoire de Brisbane dans la course aux Jeux d’été en 2032, ils réinventent les règles de l’anticipation et de la préparation.
Une délégation du CIO a effectué ce mercredi 4 mai une première visite des potentiels sites de compétition des Jeux de Brisbane 2032. Une tournée des popotes, sur le terrain, en réel et « présentiel ». A dix ans et une poignée de mois de l’événement. Du jamais-vu. Une forme de record olympique, battu à un stade du processus où les visites de sites concernent habituellement les villes candidates.
En tête de cortège, pour le CIO, Kirsty Coventry. L’ancienne nageuse du Zimbabwe a été choisie l’an passé pour présider la commission de coordination des Jeux de Brisbane 2032. Sa première mission d’importance depuis sa désignation comme membre individuelle de l’instance olympique, après avoir siégé pendant neuf ans au titre de la commission des athlètes.
Un rang derrière, Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO. Un habitué de l’exercice. Parmi les autres invités de la matinée, les représentants des autorités politiques australiennes, locales et nationales.
Sans la moindre surprise, cette première visite du CIO dans le Queensland depuis la désignation de Brisbane comme ville-hôte des Jeux d’été en 2032 n’a révélé aucun vice caché. Thomas Bach avait donné le ton depuis Sydney, au cours du dernier weekend, en suggérant que la collaboration avec les Australiens débutait comme une « lune de miel« . Kirsty Coventry a confirmé.
L’ex nageuse a même suggéré en début de visite en Australie que le sport électronique pourrait faire son entrée dans le programme olympique aux Jeux de Brisbane 2032. Une option « à l’étude« , selon Kirsty Coventry.
A plus de dix ans de l’échéance, tout roule. Mais une première polémique est venue s’inviter dans le décor de carte de postale du Queensland. Elle concerne la Première ministre de l’Etat, Annastacia Palaszczuk (photo ci-dessus, avec Thomas Bach). La dirigeante australienne a essuyé un feu nourri de critiques, notamment de l’opposition politique, pour avoir fait venir son compagnon, un médecin nommé Reza Adib (au centre de la photo), à une rencontre très officielle avec Thomas Bach le weekend dernier dans un grand hôtel de Sydney.
La réunion a rassemblé autour de la table la plupart des acteurs majeurs du projet olympique, dont le président du CIO, le maire de Brisbane Adrian Schrinner, l’inévitable John Coates et son successeur à la tête du comité olympique australien, (AOC), Ian Chesterman.
A son arrivée au Sofitel de Sydney, Annastacia Palaszczuk était accompagnée de Reza Adib. En soi, rien de très condamnable. Mais les médias australiens ont rapporté que le compagnon de la Première ministre était présent à la réunion. Une présence d’autant plus critiquée, y compris par le ministre fédéral des Sports, que plusieurs parties prenantes n’avaient pas été conviées, dont les représentants de la communauté aborigène et du mouvement paralympique.
Face à la polémique, Annastacia Palaszczuk a été contrainte de présenter ses excuses. Elle a expliqué en conférence de presse, mardi 3 mai, avoir commis une « erreur » en conviant son compagnon. « Je reconnais que j’ai fait une erreur, a-t-elle suggéré face aux médias. Je n’aurais pas dû inviter mon partenaire à cette réunion. Je m’en excuse. Mais il s’agissait d’une rencontre informelle. »
Pressée de questions sur la nature des débats de la réunion, Annastacia Palaszczuk a assuré que tout ce dont elle avait parlé avec Thomas Bach et les autres invités avait déjà été rendu public. « J’ai parlé de choses dont j’ai parlé publiquement, dont le Centre international de radiodiffusion, le conseil d’administration du comité d’organisation qui a tenu sa première réunion, et également le projet ferroviaire de Cross River« .
Plus tard dans la journée, son porte-parole a répété au Courier-Mail que tous les participants avaient été conviés par le président du CIO et la Première ministre, mais que « rien de confidentiel n’a été discuté« .