Une étape. Décisive, certes, mais loin d’être la dernière. Les porteurs du projet olympique de Vancouver, au Canada, ont franchi une nouvelle étape, mardi 14 juin. Mais il leur en reste encore une poignée à parcourir avant de pouvoir se déclarer officiellement candidats aux Jeux d’hiver en 2030.
Alignés en bon ordre derrière les représentants des Premières Nations – les peuples autochtones du Canada – les porteurs du projet ont dévoilé mardi 14 juin à Whistler, en Colombie-Britannique, les résultats d’une étude de faisabilité de 24 pages sur une candidature aux Jeux d’hiver.
Un concept, donc, présentant les sites potentiels des épreuves olympiques et paralympiques. Selon la version officielle, il a été élaboré pendant la phase de faisabilité par les Premières nations, en collaboration avec les comités nationaux olympique et paralympique canadiens, et les villes de Vancouver et de Whistler.
Sans grande surprise, le projet de Vancouver suit à la lettre les recommandations du CIO pour des Jeux d’hiver responsables et durables. Il s’appuie sur les équipements déjà existants, construits ou rénovés pour les Jeux d’hiver en 2010. En tête de liste, le Centre sportif Doug Mitchell de l’Université de la Colombie-Britannique (hockey sur glace), l’Anneau olympique de Richmond (patinage de vitesse), et le Centre de glisse de Whistler (bobsleigh, skeleton et luge).
Le concept propose aussi un nouveau partenaire, avec la station de ski de Sun Peaks, près de Kamloops. Elle accueillerait les épreuves de snowboard et de ski acrobatique. Il prévoit également la construction de trois villages des athlètes, près des clusters de Vancouver, Whistler et Sun Peaks.
Avec cette nouvelle étape, annoncée depuis longtemps en Colombie-Britannique, Vancouver reste dans la course. Mais le projet canadien accuse toujours un important retard sur les deux présumés meneurs de la campagne pour les Jeux d’hiver en 2030, Sapporo et Salt Lake City. Plusieurs pièces manquent encore à son dossier. Et le temps ne joue pas en sa faveur.
Mardi 14 juin, les Canadiens ont dévoilé un concept, des sites potentiels et les sacro-saints principes de durabilité et d’utilisation d’équipements existants. Le CIO devrait apprécier. Mais leur étude de faisabilité ne mentionne aucun budget. Les estimations financières sont annoncées pour les semaines à venir.
Wilson Williams, le porte-parole de la Nation Squamish, l’a expliqué dans un communiqué du Comité olympique canadien (COC) : « Ceci est une étape importante dans notre prise en compte d’une candidature potentielle menée par les peuples autochtones pour l’accueil de Jeux olympiques et paralympiques. Il est maintenant temps de parler avec nos communautés et avec le public canadien, alors que nous cherchons à obtenir des commentaires sur une proposition plus détaillée. Les communautés auront l’occasion d’ajouter leur voix à la discussion et d’aider l’assemblée de leadership alors que nous approchons d’une décision. »
Le message est clair : Vancouver a bouclé son étude de faisabilité, mais il reste à convaincre les habitants avant de pouvoir avancer un nouveau pion et réellement parler d’une candidature. La route est encore longue. La question d’un possible référendum, notamment, n’est pas officiellement tranchée. Les propos échangés mardi 14 juin suggèrent même que l’étape d’une consultation populaire est loin d’être écartée.
Problème : le temps risque de manquer aux Canadiens. Le CIO a laissé entendre le mois dernier, lors de la journée de clôture de sa 139ème session, qu’un « candidat privilégié » serait annoncé en décembre prochain par la commission exécutive. Il devrait être le seul à poursuivre la phase de dialogue. Il sera ensuite soumis pour validation à la prochaine session de l’instance, début juin 2023 à Mumbai.
La chronologie des prochaines étapes ne favorise pas le projet canadien. A en croire le document publié mardi 14 juin, l’actuelle phase dite d’engagement de Vancouver 2030 devrait courir jusqu’en décembre. A cette date, la commission exécutive du CIO devrait annoncer le nom d’un candidat privilégié, voire deux. Il semble difficile d’imaginer que son choix se porte alors sur un projet – Vancouver – qui en serait seulement à une étape intermédiaire du processus.