Son statut de « Capitale olympique », Lausanne ne l’abandonnerait pour rien au monde. On peut la comprendre. Selon une étude publiée en octobre dernier, le mouvement sportif génère 3.000 emplois et rapporte plus de 870 millions d’euros par an à la ville suisse et au canton de Vaud.
Mais pas question pour les autorités suisses de somnoler en caressant leur pactole du regard. Lausanne et son canton ont annoncé leur décision d’unir leurs forces pour « continuer à faire rayonner la Capitale olympique sur la carte du sport international. »
Une nouvelle structure vient d’être créée dans cette intention, sous la forme d’une fondation. A sa tête, l’ancienne skieuse freestyle Virginie Faivre (photo ci-dessus), ex présidente du comité d’organisation des Jeux d’hiver de la Jeunesse 2020 à Lausanne. Elle a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux : Lausanne affiche le statut de Capitale olympique depuis 1994. Pourquoi créer aujourd’hui une nouvelle structure destinée à renforcer sa place dans le mouvement sportif international ?
Virginie Faivre : Les raisons sont multiples. La première tient aux Jeux de la Jeunesse d’hiver de Lausanne 2020. Nous avions annoncé, au moment de la dissolution du comité d’organisation, notre volonté de gérer leur héritage. Un important travail de fond a été réalisé. Mais il a fallu du temps pour mûrir le projet. La pandémie mondiale n’a pas aidé. Et il s’est avéré que réunir au sein d’une même structure des forces et des ressources venues de la ville de Lausanne et du canton de Vaud était un processus complexe. Une autre échéance qui explique l’annonce aujourd’hui de cette fondation est le départ de Philippe Leuba, le conseiller d’état de canton de Vaud. Il a joué le rôle de ministre des Sports pendant une quinzaine d’années, mais il a quitté sa fonction jeudi 30 juin. Il était important de présenter le projet avant son départ.
Comment fonctionnera cette structure ?
Son annonce a précédé son lancement officiel. La structure verra concrètement le jour en janvier 2023. Elle rassemblera les gens qui travaillaient déjà sur le sport international, à la ville de Lausanne et au canton de Vaud. Ils ont fait un excellent travail depuis dix ou quinze ans. La structure disposera de cinq collaboratrices, pour l’équivalent de trois temps partiel à 70 %. J’en assurerai la présidence exécutive.
Il est écrit, parmi vos missions, la prospection d’événements sportifs internationaux. Lesquels avez-vous en tête ?
Nous avons l’ambition d’organiser au moins un grand événement mondial par an. Sans la pandémie, nous l’aurions fait après les Jeux d’hiver de la Jeunesse, avec l’accueil prévu du Mondial de hockey sur glace, puis des championnats du monde de cyclisme sur route. Mais ils ont été annulés. Nous sommes déjà candidats à d’autres grands rendez-vous. Nous allons intensifier nos efforts, avec une stratégie plus connue et plus précise.
La ville de Lausanne pourrait-elle accueillir un plus grand nombre de fédérations internationales ?
Bien sûr. Elle en a la capacité et la volonté. Nous voulons renforcer ce pilier, cela fait partie des missions de notre nouvelle structure. Les possibilités sont réelles, nous allons les exploiter. Mais nous voulons surtout mieux accompagner et servir les instances déjà présentes à Lausanne et dans le canton. Cette mission peut prendre des formes multiples : un renforcement du réseau et des connections, l’organisation de séminaires, de la formation, une assistance au développement, mais aussi une aide à l’innovation avec l’appui de l’Ecole polytechnique fédérale.
Où en est aujourd’hui l’héritage des Jeux d’hiver de la Jeunesse 2020 ?
Il existe déjà, même s’il n’est pas forcément visible de l’extérieur. A nous de le rendre plus visible. Lausanne 2020 a été reconnu par tous comme un succès. Il nous revient de capitaliser sur ce succès et d’en assurer l’héritage. Pour cela, nous devons prolonger les synergies entre la ville et le canton. La crise sanitaire nous a freinés, mais nous repartons de l’avant. Nous avons accueilli l’hiver derniers les Mondiaux juniors de ski et snowboard freestyle sur les installations des JOJ d’hiver 2020. L’héritage n’est pas à créer. Il est déjà en place.