Paradoxe. Un peu plus de deux mois après le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, un partenariat sur la sécurité entre la France et le Qatar pour le Mondial de football 2022 a été voté jeudi 4 août par l’Assemblée nationale française. Les députés l’ont validé par 154 voix contre 126. Le texte de l’accord avait été signé par les deux pays en mars 2021, mais il était dans l’attente d’une adoption par le Parlement. Il prévoit notamment la présence au Qatar pendant le Mondial (21 novembre au 18 décembre) de 21 opérateurs spécialisés du GIGN, 170 experts de la lutte anti-drones, 10 spécialistes du déminage, 10 équipes cynophiles de recherche d’explosifs, et enfin 5 à 8 experts fournis par la division nationale de lutte contre le hooliganisme. La rapporteure du projet, Amélia Lakrafi, a précisé que le Qatar avait sollicité la France pour une aide en matériel et en experts. Elle a ajouté que l’état du Golfe pourrait « exprimer des besoins complémentaires« . Sans grande surprise, l’adoption du texte a été précédée d’un long débat, les élus de l’opposition dénonçant, en vrac, le « scandale écologique » du Mondial 2022, le « traitement scandaleux des ouvriers » migrants, et le non respect des droits de l’homme au Qatar. Mais, pragmatique, le ministre du Commerce extérieur et de l’attractivité, Olivier Becht, a rétorqué que la sécurité des événements sportifs constituait un « axe fort » de la coopération entre la France et le Qatar, depuis les Jeux asiatiques de 2006 jusqu’à la Coupe arabe des nations de 2021, et bientôt le Mondial 2022.
— Publié le 5 août 2022