Jour J pour la deuxième édition des championnats d’Europe multisports. Le rendez-vous continental, où sont rassemblés neuf sports olympiques (athlétisme, aviron, beach-volley, canoë-kayak sprint, cyclisme, escalade, gymnastique artistique, tennis de table et triathlon), débute ce jeudi 11 août à Munich, en Allemagne. L’événement prendra fin dimanche 21 août.
Unité de lieu, classement général commun des nations, identité visuelle et médailles identiques pour toutes les disciplines… Quatre ans après une première édition organisée à Glasgow et Berlin, Munich 2022 pousse encore le curseur d’un concept multisport unique au monde.
Le Suisse Marc Jörg, fondateur et directeur des compétitions, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancJeux : Comment se présente cette deuxième édition des championnats d’Europe multisports en termes de participation et de vente des places ?
Marc Jörg : La participation n’est pas encore tout à fait finalisée, mais nous avons le même nombre de nations qu’en 2018 à Glasgow et Berlin. Tous les pays sont là. Nous aurons 4.700 athlètes environ. La billetterie a longtemps été très incertaine en raison de la crise sanitaire. Elle a démarré tardivement. Plusieurs scénarios ont été envisagés, entre le huis clos et l’absence de jauge. Finalement, les championnats d’Europe vont pouvoir se dérouler sans contraintes quant au nombre de spectateurs sur les sites. La vente est en cours, elle progresse bien, mais le COVID a modifié les habitudes d’achat. Les gens se décident encore plus au dernier moment. Nous avons déjà dépassé les 200.000 billets vendus. Nous espérons atteindre la barre des 300 000.
Avez-vous opté pour une billetterie commune à tous les championnats d’Europe disputés à Munich ?
Oui. A Glasgow en 2018, il s’est avéré qu’une billetterie centralisée donnait de meilleurs résultats que l’addition des championnats vendus de façon individuelle. Nous avons donc maintenu ce procédé. Mais, je le répète, le COVID a modifié les comportements. Actuellement, les chiffres de vente augmentent tous les jours. Nous atteindrons peut-être les meilleurs chiffres en fin de compétition.
Comment avez-vous préparé l’événement pour assurer, au-delà du seul lieu des épreuves, une unité entre les neuf championnats d’Europe ?
Les aspects d’organisation sportive sont laissés à la responsabilités des fédérations européennes de chacun des sports. Mais nous avons unifié le branding des championnats d’Europe multisports. L’identité graphique est commune, notamment pour la télévision. Les médailles sont également identiques d’un sport à l’autre. Un autre élément très important est l’existence d’un tableau des médailles général pour toutes les disciplines. En rassemblant tous les sports, nous donnons l’opportunité à des plus petits pays qui seraient performants dans une discipline d’obtenir un bon classement général. Le programme des compétitions est également harmonisé : deux finales ne sont jamais prévues en même temps. Mais il y a toujours des moments forts à proposer aux diffuseurs et aux spectateurs. Enfin, nous avons avons coordonné la communication internationale.
Le concept de l’unité augmente-t-il la couverture médiatique des championnats d’Europe multisports ?
Sans le moindre doute. Pour la première édition, en 2018, la couverture médiatique totale a été supérieure à celle des différents championnats d’Europe cumulée. Elle a représenté environ le double. Le phénomène sera confirmé cette année à Munich. Nous avions enregistré 3.000 heures de programmes à la télévision en 2018. A Munich 2022, nous en sommes à plus de 3.500 heures.
Le départ annoncé de l’athlétisme des championnats d’Europe multisports en 2026 menace-t-il l’avenir de l’événement ?
Comme nous, l’athlétisme est aujourd’hui focalisé sur la réussite de l’édition 2022. L’événement est encore jeune, seulement deux éditions. Il doit prouver son droit d’existence. Pour la suite, nous ferons le point avec tous les sports après la fin des championnats d’Europe 2022. Nous verrons avec les uns et les autres s’ils souhaitent poursuivre. L’athlétisme changera peut-être sa position.
Avez-vous déjà enregistré des candidatures pour l’édition 2026 ?
Nous n’avons pas un processus de sélection classique, avec un appel à candidatures. Nous avons construit un réseau de contacts avec des villes potentielles. Plusieurs ont déjà manifesté leur intérêt. Nous avons un bon groupe de villes-hôtes potentielles. Certaines sont présentes à Munich dans le cadre de notre programme des observateurs. Elles vont observer et étudier. Nous en sommes seulement à la deuxième édition, les villes intéressées veulent voir le résultat de Munich 2022 avant d’aller plus loin.
Quand attribuerez-vous l’édition 2026 ?
Idéalement, en début d’année prochaine. Nous aimerions pouvoir développer un projet avec une ville après Munich 2022, pour le proposer aux fédérations européennes. Mais le calendrier peut évoluer. Il dépendra de la vitesse à laquelle les villes veulent avancer dans leur réflexion et prendre leur décision.