Une date chasse l’autre pour le COJO Paris 2024. Dimanche 28 août marquera J – 2 ans avant l’ouverture des Jeux paralympiques. Les premiers organisés en France. Un retour en Europe douze ans après le succès de Londres 2012. Un retour également, sauf nouvelle pandémie, du public dans les stades.
A vingt-quatre mois de l’échéance, le président du Comité international paralympique (IPC), le Brésilien Andrew Parsons, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux : A deux ans de l’ouverture, les Jeux paralympiques de Paris 2024 se présentent-ils comme vous l’attendiez et le souhaitez ?
Andrew Parsons : Oui. Jusqu’à maintenant, je suis très satisfait de la façon dont les choses se passent. Les Jeux de Paris 2024 représentent beaucoup d’opportunités pour le mouvement paralympique, avec un retour en Europe douze ans après Londres 2012. J’aime beaucoup l’ambition que porte le COJO pour ces Jeux en 2024. Elle s’inscrit dans notre propre ambition, à l’IPC, d’utiliser le sport et les Jeux paralympiques pour changer la perception du monde sur les millions de personnes en situation de handicap. J’ai beaucoup apprécié, notamment, l’idée du COJO d’avoir un même logo pour les Jeux olympiques et paralympiques. J’aime également la perspective de transformer Paris en un immense parc paralympique, avec des épreuves organisées dans certains des sites les plus iconiques de la capitale.
Qu’attendez-vous le plus de ces Jeux paralympiques ?
Paris 2024 peut marquer un nouveau pas en avant pour notre mouvement, après Londres 2012, Rio 2016 et Tokyo 2020. Ces Jeux ont tout pour devenir l’événement sportif qui transformera à jamais la vision du monde sur le sport paralympique et même, au-delà, sur la vie des athlètes et des personnes en situation de handicap. Tout est réuni pour y parvenir : Paris, la France, l’ambition partagée par la ville et par le pays de marquer leur époque, la qualité du COJO, la volonté de laisser un héritage…
Quelle est la décision ou l’initiative prise par le COJO que vous semble correspondre le plus à vos attentes ?
Je le répète : son ambition. A Paris, 3,8 millions de billets vont être mis en vente pour les Jeux paralympiques, cela représenter 600.000 places de plus qu’aux Jeux de Londres en 2012. Je retiens aussi le logo commun. Il illustre la volonté du COJO de traiter les deux événements au même niveau. Cela montre où le COJO en est aujourd’hui et où il veut aller.
L’inflation, et sa menace pour le budget des Jeux, vont contraindre le COJO à réduite certaines dépenses. Craignez-vous que cela affecte la qualité des Jeux paralympiques ?
L’inflation est une réalité pour tout le monde, pas seulement les Jeux de Paris 2024. Elle risque de toucher tous les aspects des Jeux. Nous le savons. Nous y sommes préparés. Mais nous sommes aussi habitués, désormais, à gérer des situations difficiles. Nous en avons fait l’expérience avec les Jeux de Rio 2016, puis avec ceux de Tokyo 2020. Nous avons beaucoup appris de ces deux éditions. Aujourd’hui, nous sommes capables d’aider le COJO à trouver des solutions créatives pour réduire les coûts sans affecter la qualité des Jeux. Nous allons devoir travailler avec eux sur tous les aspects de l’organisation, tout en gardant intact l’esprit des Jeux paralympiques.
Jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour réduire les coûts ?
Nous sommes ouverts à tout. Au COJO de nous faire des propositions, nous saurons être souples et à l’écoute de leurs idées. Nous travaillons déjà dans ce sens, nous allons poursuivre les efforts. Nous sommes prêts à étudier toutes les pistes, mais en restant raisonnables. Et sans toucher à l’expérience des athlètes.
La France vous semble-t-elle être le bon pays pour organiser des Jeux paralympiques historiques ?
Oui. Paris fait rêver tout le monde, à commencer par les athlètes. L’ambiance va être fantastique, je n’ai pas le moindre doute là-dessus. Le niveau de soutien des autorités publiques est très rassurant. Elles ont compris l’opportunité que pouvait représenter les Jeux paralympiques d’avancer d’un coup de façon très spectaculaire sur les questions d’inclusion, d’accessibilité et de perception du handicap. Tony (Estanguet) est à la bonne place. Les Jeux peuvent compter sur un très bon COJO, avec un excellent leadership. Les uns et les autres ont compris que le sport pouvait jouer un rôle majeur en cette période post-pandémie. Mais, pour cela, il faut être créatif et apporter des idées nouvelles. Paris 2024 veut aller dans cette direction. J’aime cela. Pour les Jeux paralympiques, Londres 2012 a établi un nouveau standard. Mais Paris 2024 peut avancer encore d’un cran.
Avez-vous la même confiance dans l’intérêt du public français pour les Jeux paralympiques ?
Oui. Je n’ai aucun doute quant à l’appétit des Français pour les Jeux paralympiques. Marie-Amélie Le Fur (la présidente du Comité paralympique et sportif français, ndlr) est la bonne personne pour diriger le mouvement. Nous travaillons actuellement avec le COJO et avec les diffuseurs pour la promotion de l’événement. Nous allons contribuer à créer une vraie demande autour de ces Jeux. L’énergie va être incroyable. Les gens vont réaliser à quel point le niveau des athlètes et des compétitions a augmenté au cours des dernières années. En athlétisme, notamment, certains vainqueurs aux Jeux d’Athènes 2004 n’auraient même pas été finalistes l’an passé à Tokyo 2020. Nous avons un spectacle formidable à proposer au public. Les Français vont le voir. J’en suis convaincu : en 2024, nous serons dans le bon pays.