Un héritage de Paris 2024 ? Pas encore. Mais la France peut se frotter les mains : l’après Jeux olympiques et paralympiques ne risque pas de sonner creux dans le domaine sportif.
Réuni jeudi 22 septembre à Wollongong (Australie), en marge des Mondiaux sur route, le 191ème congrès de l’Union cycliste internationale (UCI) a désigné la Haute-Savoie pour organiser en 2027 la deuxième édition des championnats du monde toutes disciplines. Ils se dérouleront du 11 au 26 septembre 2027.
Deux pays étaient en lice pour un événement de 12 jours et 19 disciplines, dont la première édition sera disputée l’an prochain en Ecosse : la France et les Pays-Bas. Le projet porté par la Haute-Savoie avait été choisi par acclamation et à l’unanimité par le comite directeur de l’UCI, réuni pour deux jours plus tôt dans la semaine. Il a ensuite été approuvé par le congrès de l’instance. Une victoire sans nuance.
Commentaire de Michel Callot, le président de la Fédération française de cyclisme (FFC), cité par l’AFP depuis Wollongong : « C’est une très grande satisfaction pour le cyclisme français qui va amener tous les projecteurs sur notre sport. Mon ambition est qu’il apparaisse au même niveau qu’une Coupe du Monde de rugby ou un Euro de football. »
Au cours de ces dernières années, la France a accueilli un lot fourni de rendez-vous mondiaux du cyclisme. Pour la seule année 2022, elle a organisé les championnats du monde de deux disciplines olympiques, la piste au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, le VTT dans la station savoyarde des Gets. « Un atout« , avait pointé Michel Callot à la veille de la décision de l’UCI.
Mais il faut remonter à l’année 2000 pour trouver la trace de Mondiaux sur route en France. L’événement s’était déroulé à Plouay, en Bretagne. Plus tôt dans l’histoire, la Haute-Savoie avait organisé en 1964 les championnats du monde sur route. La compétition avait notamment été marquée par la victoire du jeune Eddy Merckx chez les amateurs.
En 2027, le parcours de la course sur route devait être tracé sur le modèle des Mondiaux de Sallanches en 1980, une édition restée dans les mémoires pour l’identité de son vainqueur, Bernard Hinault (ambassadeur de la candidature de la Haute-Savoie 2027), et pour des conditions climatiques pour le moins difficiles. La course avait été durcie par l’ascension de la côte de Domancy (2,7 km à plus de 8% de moyenne), à grimper à vingt reprises.
Pour le reste, les organisateurs français devront composer avec les sites déjà existants et éprouvés (Les Gets pour le VTT), et des nouveaux équipements. Un vélodrome et une piste de BMX doivent être construits à Reignier-Esery, dans l’agglomération transfrontalière du Grand Genève. Le reste des sites de compétition sera dévoilé dans les prochains mois.
Problème : la construction d’un vélodrome, dont le coût est estimé à 50 millions d’euros, ne fait pas l’unanimité dans la région. Plusieurs recours ont été déposés par un collectif d’associations et des élus écologistes. Le premier de la liste a déjà été rejeté par le Tribunal administratif de Grenoble.
Les contestataires, qui annoncent des « actions de terrain spectaculaires » dans les prochaines semaines, jugent inutile et injustifié le projet d’un équipement de cette dimension, alors qu’il en existe un à Grenoble, dans l’Isère. Mais ce vélodrome historique, construit en 1967, n’est pas homologué par l’UCI. Selon Michel Callot, il est « voué à la destruction« .
Les porteurs du projet – Fédération française de cyclisme et département de la Haute-Savoie – ont prévu une conférence de presse commune le 30 septembre, après leur retour de Wollongong. « Pour rétablir la vérité parce que tout ce qui a été affirmé est totalement faux« , promet le président du conseil départemental, Martial Saddier,