Surprenant. A en croire son vice-président délégué, Philippe Diallo, la Fédération française de football (FFF) travaille actuellement avec plusieurs autres fédérations nationales à la création d’un fonds d’indemnisation des victimes d’accidents du travail sur les chantiers de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. « Nous avons pris langue avec une dizaine de fédérations pour travailler sur un triptyque de propositions« , a-t-il expliqué mardi 4 octobre à l’occasion du forum Think Football à Paris. Dans le détail, le « triptyque » en question consisterait en un centre d’accueil pour travailleurs migrants, un fonds d’indemnisation pour les victimes d’accidents du travail sur les chantiers du Mondial, et enfin le port par les capitaines des équipes qualifiées d’un brassard à bandes colorées, signe d’inclusion. Philippe Diallo l’a expliqué : ces propositions ont été soumises à la FIFA et au comité d’organisation. « Nous tentons d’être pragmatiques, d’être efficaces, suggère le dirigeant français. Notre choix est d’accompagner les évolutions, pas de boycotter, de faire en sorte sans arrogance par rapport au pays organisateur que les évolutions qu’on commence à constater puissent se prolonger. » Réaction de l’ONG Amnesty International France, par la voix de l’une de ses porte-paroles, Lola Schulmann, citée par l’AFP : « On salue cette prise de parole et que la FFF soutienne ce fonds d’indemnisation. L’objectif, maintenant, est que la FFF porte sa voix au sein de la FIFA et que la FIFA, elle aussi, s’engage pour les travailleurs« . Amnesty International et plusieurs autres ONG réclament depuis plusieurs mois à la FIFA la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes des accidents sur les chantiers du Mondial 2022. Elles proposent de l’abonder avec un montant minimum de 400 millions de dollars, équivalent des dotations promises aux 32 sélections qualifiées pour la phase finale.
— Publié le 5 octobre 2022