La réalité des chiffres se révèle parfois trompeuse. A Sotchi, les organisateurs des Jeux veulent jurer la main sur le coeur que les premières épreuves olympiques ont fait le plein, ou presque, de spectateurs. Alexandra Kosterina, la porte-parole du comité d’organisation, a annoncé dimanche 9 février que 92% des places avaient été vendues pour la première journée de compétition. Sur les différents sites, les tribunes laissent pourtant apparaître des pans entiers de sièges vides.
Où sont donc passés les spectateurs des Jeux de Sotchi ? Après enquête, il semble qu’une bonne partie d’entre eux se trouve là où personne ne les attendait. Les organisateurs l’ont reconnu d’un air embarrassé: plusieurs milliers de spectateurs, russes pour l’essentiel, étaient encore en train d’essayer d’accéder aux sites de compétition au moment où les épreuves débutaient. La plupart étaient ralentis par les contrôles de sécurité. Certains étaient encore dans le train, n’ayant pas anticipé qu’il leur faudrait plus de temps pour accéder aux sites que pour un dimanche normal du mois de février.
Alexandra Kosterina en convient: « La mentalité russe est un peu particulière. Les gens n’aiment pas attendre dans un stade avant le début d’une rencontre. Ils arrivent souvent au dernier moment ». Au risque, parfois, de louper le spectacle.
Selon le comité d’organisation, la fréquentation réelle aurait atteint 81% au premier jour des épreuves olympiques. Les «retardataires» auraient donc été plusieurs milliers. Selon plusieurs témoignages, certains auraient même rebroussé chemin.
Autre découverte: les Russes aiment la luge. A la folie. On l’ignorait, les organisateurs aussi. Pour la première fois depuis le début des Jeux de Sotchi, une épreuve a fait le plein du public, avec 100% des billets vendus: la finale de la luge monoplace hommes, disputée dimanche 9 février. Avec trois de leurs athlètes parmi les 10 premiers, ils n’ont pas été déçus du voyage.