Le COJO le sait : la question des transports s’annonce cruciale pour la réussite des Jeux de Paris 2024. Elle l’est toujours. Et le sera encore plus pour un événement olympique et paralympique où les organisateurs ont fait le choix, par mesures d’économies, de réduire la flotte des véhicules accrédités et leur préférer le réseau public. Pour Anne Hidalgo, le risque est grand de voir les Jeux perturbés par des mouvements sociaux dans les transports avec la perspective de l’ouverture à la concurrence, au 1er janvier 2025, du réseau de bus francilien. La maire de Paris l’a expliqué à Elisabeth Borne, la Première ministre, dans un courrier consulté par Le Parisien. Elle demande que « l’ouverture à la concurrence du réseau de bus soit réexaminée ou, à tout le moins, reportée bien au-delà du 1er janvier 2025. » Pour rappel, elle a été décidée dès l’année 2009. Anne Hidalgo l’explique : « A l’approche des Jeux, je souhaite vous alerter sur les risques majeurs que fait peser la mise en œuvre de la mise en concurrence du réseau de bus sur l’offre de transports et sur l’organisation de ce grand événement. Les opérations de mise en concurrence s’accompagnent régulièrement de mouvements sociaux et de grèves, perturbant d’autant plus l’offre de transports. » Elle pointe également que le changement d’opérateur « implique la réalisation d’un certain nombre d’opérations, comme la reprise des biens affectés à la RATP, qui viendront lourdement perturber IDFM (Ile de France Mobilités) et la RATP dans la préparation des Jeux olympiques et paralympiques. » A moins de 600 jours de l’ouverture des Jeux olympiques, le réseau de bus connaît depuis plusieurs mois des difficultés sur plus de 150 lignes en région parisienne, en grande partie par manque de personnel. Pour fonctionner à 100 %, il aurait en effet besoin de recruter au moins 150 chauffeurs.
— Publié le 21 décembre 2022