La date est à retenir. Samedi 8 avril 2023, la Fédération internationale d’escrime (FIE) dédiera une journée entière à la sauvegarde de la planète.
Une journée « L’escrime pour la planète », la première du genre. Vingt-quatre heures pendant lesquelles la communauté de la discipline, un peu partout dans le monde, multipliera les initiatives en faveur de la protection de l’environnement et de la durabilité.
L’escrime n’a jamais été montrée du doigt comme un sport peu respectueux de la planète. Il n’empêche, son instance internationale a placé le développement durable en bonne place parmi ses priorités.
En 2019, la troisième édition de la Journée mondiale de l’escrime, organisée tous les ans au mois de septembre, avait été dédiée à la sauvegarde de la planète. Une première salve. Les employés du siège de Lausanne avaient décidé collectivement d’organiser un nettoyage d’une section de la plage allant de Vidy à Saint-Sulpice, sur le lac Léman, en coopération avec deux partenaires : Cheval et Environnement pour un transport écologique et l’évacuation des ordures, et l’ASL (Association for the Conservation of the Leman Lake), qui fournit les outils permettant de ramasser les déchets abandonnés dans les rues ou sur les plages.
Avec sa première journée « L’escrime pour la planète », la FIE accélère le pas. Elle prend aussi date pour l’avenir, en inscrivant dans le marbre une initiative destinée à mobiliser ses fédérations nationales, mais aussi ses athlètes. Objectif : mener des actions en faveur de la planète et des personnes, de leur santé et de leur environnement.
Aux commandes du projet, Ana Irene Delgado. Ancienne escrimeuse de haut niveau, avocate et diplomate, la Panaméenne siège au comité exécutif de la FIE. Elle en est vice-présidente, et observatrice au sein du Comité d’éthique.
En mai dernier, la dirigeante sud-américaine a pris la tête d’un groupe de travail dédié à l’environnement. Autour de la table, des représentants de plusieurs commissions de la FIE (médicale, marketing, SEMI), mais aussi des confédérations continentales.
Très vite, l’idée d’une journée annuelle pour la planète s’impose aux membres du groupe. Une date est déterminée : le deuxième samedi du mois d’avril, chaque année. Un logo est dessiné. Un ambassadeur du projet, choisi parmi les athlètes, sera désigné pour porter le message.
L’ambition ? Dépasser les déclarations d’intention en passant aux actes. Ana Irene Delgado explique : « Nous avons établi toute une série de gestes et de directives à l’intention des fédérations nationales, des organisateurs de compétitions, des athlètes, de toutes nos parties prenantes, pour être encore plus respectueux de la planète. Nous recommandons par exemple l’abandon des bouteilles en plastique, l’utilisation des transports en commun, des énergies renouvelables et d’une nourriture produite localement. »
Parmi les autres recommandations, le don à des organisations caritatives des produits alimentaires non consommés sur un événement ou une compétition.
Les fabricants de matériel sont également sollicités pour participer à l’effort collectif. « Nous leur avons demandé de réfléchir à une évolution de l’équipement – armes et tenues – plus responsable, avec des matériaux plus respectueux de l’environnement », poursuit la vice-présidente de la FIE. Une rencontre est prévue dans le cadre des prochains championnats du monde cadets/juniors, au début du mois d’avril à Plovdiv, en Bulgarie.
La FIE a montré l’exemple. Aux réunions en présentiel de son comité exécutif ou de ses commissions, longtemps tenues à Lausanne ou ailleurs dans le monde, l’instance privilégie depuis l’an passé le monde virtuel, en visioconférence. Tout sauf anecdotique pour son empreinte carbone.
Les athlètes ? Ils sont demandeurs. « Les juniors, notamment, se révèlent très à l’écoute de nos propositions et recommandations, explique Ana Irene Delgado. Ils sont extrêmement concernés par l’avenir de la planète. Et volontaires pour réduire le gaspillage, avec des gestes et des habitudes responsables, sur les compétitions mais aussi dans leur vie quotidienne. »
En tête de cortège, Ruben Limardo. L’épéiste vénézuélien, champion olympique aux Jeux de Londres 2012 et président de la commission des athlètes de la FIE, s’est porté volontaire pour intégrer le groupe de travail sur l’environnement. Tout un symbole.