Les athlètes devront s’y faire : les épreuves pré-olympiques, passage souvent obligé et toujours très attendu sur la route des Jeux, appartiennent déjà presqu’au passé. Elles en ont gardé le nom – test events – mais ont perdu une partie de leur saveur. En cause, la « nouvelle norme » du CIO. Et, dans le cas particulier des Jeux de Paris 2024, la volonté des organisateurs de tailler dans les coûts.
A moins de 500 jours de l’événement (J – 476 ce vendredi 7 avril), le COJO a présenté le programme et les grandes lignes de sa série de tests d’avant Jeux. Elle se déroulera en deux temps. Une première vague entre juillet et octobre 2023. Puis, après une coupure de trois mois pour « débriefer et analyser », une seconde salve durant l’année olympique, entre janvier et juin 2024.
Jusque-là, rien de très nouveau. Classique, même. Mais la nature des tests prévus par le COJO diffère du schéma habituel. Les organisateurs parisiens organiseront leur répétition à moyenne, voire petite, échelle, souvent sans public, en faisant appel dans un grand nombre de cas à des athlètes invités à jouer seulement le rôle de figurants.
Dans le détail, les test events de Paris 2024 se divisent en trois catégories. Avec, pour chacune, une place plus ou moins visible dans le calendrier sportif national ou international.
En haut de l’affiche, les épreuves pré-olympiques traditionnelles. Elles seront organisées par les fédérations nationales et/ou internationales des disciplines concernées. Le COJO s’y accrochera comme un premier wagon derrière la locomotive.
Exemples : la Coupe du Monde de tir à l’arc sur l’esplanade des Invalides à Paris (19-20 août 2023), les Mondiaux juniors d’aviron à Vaires-sur-Marne (2 au 6 août), la Coupe du Monde de natation en eau libre dans la Seine, avec un départ du Pont Alexandre III (5 et 6 août – photo ci-dessus), ou encore la finale de la Coupe du Monde de canoë-kayak slalom à Vaires-sur-Marne (5 au 8 octobre).
En 2024, le futur Centre aquatique olympique recevra une première compétition de natation artistique, plongeon et water-polo (29 avril au 8 mai).
Dans tous les cas, il s’agira de compétitions officielles, avec une participation internationale (à l’exception des championnats de France des jeunes de golf les 26 et 27 juillet à Saint-Quentin-en-Yvelines), du public et des points pour le classement mondial.
Deuxième catégorie : les compétitions tests organisées par Paris 2024. Le COJO sera aux manettes. Objectif : « Répondre à un besoin précis de connaissance sur certains sports ou sites. »
Meilleur exemple : une épreuve de voile dans la baie de Marseille, prévue du 9 au 16 juillet 2023, avec au programme toutes les disciplines olympiques. Paris 2024 en profitera pour éprouver son dispositif sportif, médical et technologique.
Deux autres compétitions se rangent pour l’année 2023 dans cette deuxième catégorie : une épreuve internationale de triathlon et para triathlon, du 17 au 20 août, sur le Pont Alexandre III à Paris ; et un événement international de VTT, le 24 septembre sur la Colline d’Elancourt. Les organisateurs l’ont précisé jeudi 6 avril devant les médias : cette dernière manifestation, ouverte au public (3 à 5.000 spectateurs) mais non payante, servira de « test global pour l’expérience spectateurs. »
Enfin, au plus bas de l’échelle, les tests dits « opérationnels ». Le concept n’est pas commun dans le mouvement olympique. Il se veut résolument pragmatique, et présente l’avantage de réduire très nettement les coûts. Il consiste en une longue série de tests « ciblés », organisés par le COJO Paris 2024, à huis clos ou sur invitation d’un nombre limité d’athlètes, parfois internationaux, mais le plus souvent nationaux voire locaux. Priorité : éprouver la délicate transition d’un sport à l’autre sur les sites appelés à recevoir successivement au moins deux disciplines.
Un test « opérationnel » est prévu en août 2023 au Grand Palais, où sera déployée la couverture de la verrière. Un autre se tiendra en juin 2024 au Stade de France. Il permettra notamment de répéter en échelle réduite le flux des athlètes.
En revanche, il n’est pas prévu de mener un test proprement dit au stade Pierre-Mauroy de Lille, où sont prévus le tour préliminaire de basket puis la phase finale de handball. Le COJO doit pourtant y installer pour la durée des Jeux un système de climatisation. Edouard Donnelly, le directeur des opérations du COJO, l’a précisé : « Nous allons profiter des concerts prévus cet été dans le stade, en mode Arena, pour mener des tests et effectuer des relevés de températures et de flux d’air. »
Coût total annoncé du programme des test events : 20 millions d’euros. Moins goûteux mais imbattable.