L’affaire n’est pas inédite, mais son scénario peut surprendre. Plusieurs lutteurs indiens sont descendus dans la rue, lundi 24 avril à New Delhi, pour demander l’arrestation de l’ancien président de la Fédération indienne de lutte, Brij Bhushan Sharan Singh. L’ex dirigeant sportif, par ailleurs membre du parlement au sein du parti nationaliste hindou au pouvoir (BJP), est accusé de harcèlement sexuel et pratiques d’intimidation. Il est l’objet d’une enquête du Comité olympique indien. Mais elle avance lentement, voire pas du tout. Un immobilisme qui a conduit les lutteurs, dont plusieurs médaillés olympique, à défiler dans les rues dans l’espoir de se faire mieux entendre. A en croire Sakshi Malik, médaillée de bronze aux Jeux de Rio 2016, les athlètes « craignent pour leur vie mais ont cependant fait preuve de courage. Nous en appelons désormais à tous les sportifs, à tous les partis politiques et à tous les anciens de la lutte pour qu’ils se joignent à nous. » Une plainte a été formellement déposée en fin de semaine passée par plusieurs lutteurs, dont un mineur, contre Brij Bhushan Sharan Singh. Mais aucune enquête n’a encore été ouverte par la police. La chaîne de télévision NDTV a révélé lundi 24 avril que le gouvernement fédéral aurait pris la décision dissoudre la fédération de lutte. Ses prérogatives seraient confiées à une instance temporaire le temps d’organiser de nouvelles élections. En retrait de la présidence depuis le début de l’année, Brij Bhushan Sharan Singh ne serait pas autorisé à solliciter un nouveau mandat.
— Publié le 25 avril 2023