Un signe. A un peu plus de quatre ans de l’échéance, quatre des six confédérations continentales du football devraient se disputer l’attribution de la Coupe du Monde féminine en 2027.
Avec un score de quatre sur six, la FIFA peut bomber le torse. Le Mondial féminin attire désormais le monde entier. Pour l’édition 2027, seulement deux confédérations manquent à l’appel : l’AFC pour l’Asie et l’OFC pour l’Océanie. Mais leur absence s’explique. L’Australie, co-organisatrice de l’édition 2023, est membre de l’AFC depuis 2006. La Nouvelle-Zélande, l’autre pays-hôte du Mondial 2023, appartient à l’OFC. L’Asie et l’Océanie ont donc choisi de passer leur tour.
Pour le reste, rien ne manque. L’UEFA est représentée par une candidature à trois branches, formée de l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. La CAF est présente dans la course avec l’Afrique du Sud. La CONCACAF soutient le projet commun des Etats-Unis et du Mexique. Enfin, la CONMEBOL est engagée dans la bataille avec le Brésil.
Commentaire de Fatma Samoura, la secrétaire générale de la FIFA, citée dans un communiqué de l’instance annonçant les quatre déclarations d’intérêt : « Nous sommes très heureux d’avoir reçu ces déclarations d’intérêt, notamment car elles proviennent d’associations membres issues de quatre confédérations différentes et qui possèdent toutes une riche tradition footballistique, ce qui confirme la grande popularité du football féminin partout dans le monde. »
Sur le papier, la course au Mondial féminin 2027 s’annonce comme l’une des plus ouvertes de l’histoire. A un peu plus d’une année de la décision, prévue le 17 mai 2024 par un vote des fédérations membres de la FIFA, il reste encore difficile de distinguer un dossier menant grand train en tête de la meute.
L’Europe est partie la première. L’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas ont travaillé leur dossier commun depuis près de trois ans. Les trois pays lui ont déjà trouvé un slogan de campagne, « Breaking New Ground ». Ses initiales, BNG, correspondent également aux premières lettres des noms anglais des trois postulants (Belgium, Netherland, Germany). Pas mal.
Seul des trois pays à pouvoir se vanter d’avoir déjà organisé l’événement, en 2011, l’Allemagne a désigné ses villes-hôtes : Dortmund, Duisbourg, Düsseldorf et Cologne.
Le trio européen a encore été le premier à déposer officiellement sa lettre d’intérêt, à la fin du mois dernier, à quatre semaines de la date limite fixée par la FIFA. « Nous sommes prêts », avaient alors lancé les trois fédérations sur les réseaux sociaux. En cas de victoire, le Mondial 2027 serait le premier de l’histoire organisé conjointement dans trois pays.
L’Afrique du Sud invoque elle aussi l’histoire pour donner du poids à son projet. Le pays lorgnait déjà sur l’édition 2023, avant de renoncer. La Fédération sud-africaine de football a relancé son idée, après les récents succès de son équipe féminine sur la scène internationale, puis elle l’a annoncé en septembre dernier. Son atout majeur : amener le Mondial féminin en Afrique, dix-sept ans après avoir offert au continent une première Coupe du Monde masculine.
Le Brésil ? Même référence à l’histoire. Depuis sa création en 1991, le Mondial féminin n’a encore jamais visité l’Amérique du Sud. Les Brésiliens se disent que le moment est venu de combler cette lacune. Le dossier peut compter sur un soutien du chef de l’Etat, Lula, convaincu que son pays se trouve aujourd’hui en meilleure position pour accueillir le tournoi que lors de l’édition masculine en 2014.
Invité surprise de la campagne, le binôme Etats-Unis-Mexique est sorti du bois la semaine passée, à quelques jours seulement de la fermeture du guichet d’inscription. Sur le papier, sa candidature ne semble pas la plus solide, en raison pour l’essentiel de l’organisation une année plus tôt par les deux pays, associés au Canada, du Mondial masculin. Mais avec les Etats-Unis, la FIFA jouerait sur du velours. Les Américains ont déjà reçu deux fois le tournoi, en 1999 et 2003. Ils savent le rentabiliser. Ils savent aussi comment remplir les stades.
Prochaine étape : l’envoi par la FIFA aux postulants de l’accord de candidature – un document garantissant le respect des principes clés de la procédure. Ils auront jusqu’au 19 mai 2023 pour le renvoyer. Et confirmer ainsi leur décision de se lancer dans la course.