Le feuilleton de la boxe olympique prend de la vitesse. Il invite également un nouvel acteur. Selon une source « proche du dossier », citée par l’agence Reuters, la Fédération internationale de boxe (IBA) ne laissera pas le CIO lui retirer sa reconnaissance sans remettre une dernière fois les gants. L’instance présidée par le Russe Umar Kremlev aurait déjà pris la décision de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
A ce stade, la démarche de l’IBA reste seulement hypothétique. Le retrait de sa reconnaissance par le CIO n’est pas encore formalisé. Il a été recommandé par la commission exécutive au début du mois de juin. Mais la décision finale reviendra à la session de l’instance olympique, qui doit être réunie à distance, à titre exceptionnel, jeudi 22 juin.
Il fait peu de doute que la session se prononcera en faveur de la proposition de la commission exécutive. Elle s’en écarte rarement. Et ne devrait pas s’y risquer dans le cas de la boxe, une discipline dont la gouvernance agace au plus haut point dans le mouvement olympique.
Pour rappel, la session du CIO n’avait pas levé un petit doigt pour s’opposer à la suspension de l’AIBA, devenue IBA, décidée par le CIO en juin 2019. Sauf improbable retournement de situation, elle conservera la même ligne de conduite en fin de semaine prochaine, au moment de sceller plus durablement le sort de l’IBA.
La question passera donc entre les mains du TAS. Avec quelles options ? Difficile de répondre. La juridiction basée à Lausanne manque de précédents sur un tel dossier. Le CIO n’a pas l’habitude de retirer sa reconnaissance, et avec elle ses subventions, à une fédération internationale d’un sport olympique. La boxe n’est pas la première venue. Elle est même l’une des plus anciennes, inscrite au programme depuis la troisième édition, organisée à Saint-Louis en 1904.
Seule quasi-certitude : la procédure ne se fera pas en un jour. Elle pourrait durer plusieurs mois. L’IBA contestera la décision du CIO sur le fond comme sur la forme. L’instance n’a jamais mâché ses mots à l’égard de l’organisation olympique. A l’annonce de la récente recommandation de la commission exécutive, elle avait évoqué une décision « odieuse et purement politique. » Dans son dernier rapport, remis au début du mois de juin, elle estimait que le CIO avait multiplié à son encontre les coups bas et les fausses déclarations.
Autre quasi-certitude : une procédure d’appel devant le TAS longue et forcément incertaine devrait accélérer le départ des fédérations nationales et leur ralliement à la nouvelle instance internationale, World Boxing. A ce jour, les Etats-Unis et la Suisse ont déjà franchi le pas, la Grande-Bretagne a annoncé sa décision de les suivre.
La Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas ont exprimé, eux aussi, leur intention de changer bientôt de camp. La Suède et l’Allemagne, deux autres pays à l’origine de la création de World Boxing, devraient rapidement quitter à leur tour l’IBA. L’Irlande, de son côté, vient de faire savoir via un communiqué que la décision de rejoindre World Boxing appartenait à ses clubs et ne serait pas discutée avant la prochaine assemblée générale, prévue au mois d’octobre.