Bel endroit pour une découverte. Solennel et chargé d’histoire. Le COJO Paris 2024 a choisi la Sorbonne, dans le Quartier latin, pour dévoiler ce vendredi 23 juin le parcours du relais de la flamme des Jeux olympiques. Une façon de garder un pied dans le passé, malgré une volonté répétée à l’infini de « casser les codes ».
Pour l’essentiel, les grandes dates étaient déjà connues. Un allumage du flambeau le 16 avril à Olympie, berceau des Jeux antiques. Puis neuf jours d’une ballade en Grèce, avant une cérémonie de transmission le 26 avril au stade Apostolos Nikolaidis d’Athènes. Le lendemain, embarquement à bord du Belem, l’historique trois mâts prêté par la Caisse d’Epargne. Arrivée le 8 mai à Marseille, ville-départ du relais et site des épreuves olympiques de voile.
Les chiffres, eux aussi, avaient déjà été débarrassés du sceau « confidentiel ». Dix mille relayeurs, rebaptisés « éclaireurs » pour une raison peu claire, sinon l’obsession des organisateurs parisiens de ne jamais faire comme les autres. Parmi eux, près d’un tiers (3 000) trottinera en équipe, pour des relais de 24 coureurs. Environ 200 mètres par tronçon, soit 4 minutes d’une tranche de vie présumée inoubliable.
Restait l’essentiel : le parcours. Première leçon de la journée, il est strictement français. Le COJO a abandonné – ou jamais retenu – l’idée évoquée un moment de s’offrir un détour en Italie, pays-hôte des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026.
Franco-français, donc, mais pas totalement hexagonal. La flamme olympique prendra la route des îles, pour des étapes en outre-mer, vers la Polynésie, la Martinique, la Réunion, la Guadeloupe et la Guyane.
Le parcours traversera 64 territoires, entre le départ le 8 mai à Marseille et l’arrivée finale le 26 juillet à Paris. Au total, 68 jours effectifs de déambulation, le COJO ayant prévu ça et là quelques journées de repos, à la façon du Tour de France cycliste.
Soixante-cinq villes étapes ont été sélectionnées, pour l’essentiel les plus gros bassins de population. Mais plus de 400 villes françaises seront visitées. Chaque soir, la flamme brûlera en un lieu différent, en milieu urbain dans la plupart des cas. Mais le COJO a réservé une poignée d’exceptions à ces nuitées en ville, pour aller coucher le flambeau dans des sites dits exceptionnels. Le Mont-Saint-Michel, par exemple.
La mise au repos de la flamme, en fin de journée, sera accompagnée d’une séquence de célébration. Aux manettes, les deux parrains du relais, le groupe bancaire BPCE et Coca-Cola. Huit concerts sont prévus pendant le périple.
Dans le détail, la flamme restera en métropole du 8 mai au 7 juin. Elle prendra ensuite un deuxième bateau, le maxi Banque Populaire, nettement plus moderne et rapide que le Belem, pour rallier l’outre-mer. A la barre, le skipper habituel, Armel Le Cléac’h. A ses côtés, un équipage dont chaque membre aura été sélectionné avec soin pour ses états de service, et sa relation avec les Jeux olympiques. Jean Galfione, médaillé d’or à la perche aux Jeux d’Atlanta en 1996, devenu marin de profession, semble incontournable.
La suite ? Retour le 18 juin dans l’Hexagone, à Nice. Cinq jours plus tard, arrêt en Haute-Savoie pour célébrer la Journée olympique à Chamonix, ville-hôte des Jeux d’hiver en 1924. Arrivée en Ile-de-France le 14 juillet, jour de la Fête nationale française. Puis, après deux journées hors de la région parisienne, dans l’Oise et l’Aisne, un long sprint final en Ile-de-France, entre le 19 et le 26 juillet.
En plus de deux mois, la flamme ne traversera pas seulement les 64 territoires ayant déboursé chacun 150.000 euros HT pour figurer sur la carte (la somme globale assure un tiers d’un budget estimé à 30 millions d’euros). Elle réussira le mélange des genres entre l’histoire de France, sa culture, son patrimoine historique et culturel.
Des exemples ? Les châteaux de la Loire, la cité médiévale de Carcassonne, le Châteaux de Versailles pour le volet historique, les vignobles du Bordelais pour la gastronomie, le Mont Blanc et le Pic du Midi pour le vernis naturel, le Palais des Festivals de Cannes pour le glamour, le Louvre-Lens pour la culture, la base spatiale de Kourou, en Guyane, pour la référence à l’industrie de pointe.
Anecdotique mais prudent : la flamme sera accompagnée en toutes circonstances d’un discret bataillon d’une dizaine de personnes chargées de sa protection. « Ils veilleront à ce qu’elle ne s’éteigne jamais et dormiront avec elle », a précisé le COJO. Les gardiens de la flamme.