Son discours en ouverture de la session extraordinaire du CIO, jeudi 22 juin, en a été l’illustration : Thomas Bach semble plus déterminé que jamais à empêcher toute ingérence politique dans le mouvement olympique. Quitte, pour cela, à renvoyer dos à dos les autorités russes et ukrainiennes. Le dirigeant allemand a critiqué ouvertement le régime de Kiev pour sa décision de renoncer à envoyer des athlètes aux compétitions ayant autorisé les Russes et Biélorusses. « Il est vraiment difficile de comprendre pourquoi le gouvernement ukrainien prive ses propres athlètes d’une chance de se qualifier pour les Jeux de Paris 2024, et prive ainsi le public ukrainien de cette fierté. Ils sont sanctionnés par leur propre gouvernement pour une guerre lancée par les Russes et Biélorusses, a déclaré Thomas Bach devant la session. Il est difficile de comprendre pourquoi ils peuvent participer au tennis mais pas au tennis de table, au cyclisme mais pas à la natation, à la discipline A mais pas la discipline B. » Le président du CIO s’en est pris également à Moscou, plus particulièrement à sa volonté d’organiser des compétitions avec ses pays alliés, une démarche qui aura pour effet de politiser le sport. Enfin, il a critiqué le gouvernement polonais pour avoir « interféré dans l’autonomie du sport », en annonçant sa décision de ne pas accorder de visas aux athlètes russes pour prendre part aux Jeux Européens. Selon Thomas Bach, la voie prise par ces pays risque de conduire à « des Jeux du bloc politique A, des Jeux du bloc politique B, et des Jeux distincts pour les pays non-alignés. » Il a insisté : « Les Jeux olympiques universels ne seront plus possibles, pas plus que les championnats du monde dans le vrai sens du terme. »
— Publié le 23 juin 2023