L’étape était d’importance. Par sa taille et par ses acteurs. Le COJO Paris 2024 a tiré le rideau, lundi 17 juillet, sur le séminaire des chefs de mission des Jeux olympiques. Débuté vendredi 14 juillet, il a rassemblé plus de 350 personnes, dont les représentants de près de 200 pays étrangers.
Au programme, une longue série d’exposés et de présentations sur les questions majeures de l’organisation, dont les transports, la sécurité et la logistique, mais aussi une visite du village et des sites de compétition.
Convaincant ? Salvator Bigirimana (photo ci-dessous, à gauche), le chef de mission du Burundi, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux : A une année et seulement quelques jours de l’ouverture, le COJO Paris 2024 vous a-t-il semblé dans les temps ?
Salvator Bigirimana : Oui. Tout les signaux sont au vert. Nous avions déjà eu cette impression le mois dernier, lors d’une présentation faite à l’assemblée générale de l’Association des comités nationaux olympiques africains à Hammamet, en Tunisie. Elle a été confirmée pendant le séminaire des chefs de mission. Nous avions des questions, le COJO y a répondu avec beaucoup de clarté. Au centre aquatique, que nous avons visité pendant les Jeux, les ingénieurs nous ont affirmé que le site sera livré au mois de mars. Je n’en suis pas à mes premiers Jeux, puisque j’ai commencé à Londres en 2012. Mais je peux dire aujourd’hui que la préparation se passe très bien. Mes collègues chefs de mission partagent le même avis. L’équipe du COJO est très expérimentée. J’ai croisé au cours de ces derniers jours des gens rencontrés dans les comités d’organisation des Jeux de Londres 2012, Rio 2016 et Tokyo 2020.
Aviez-vous des questions particulières pour lesquelles vous attendiez des réponses du COJO ?
La question des visas. Au Burundi, elle nous concerne directement. Il nous a été expliqué qu’une circulaire avait été envoyée dans toutes les ambassades françaises à l’étranger pour faciliter nos démarches. Nous avons vraiment constaté que des liens avaient été établis avec les pays étrangers via les ambassades. Une autre question, moins prévue, concernait l’arrivée à l’aéroport à Paris. L’attente à la douane a été très longue, environ 2 h 30, avant de pouvoir passer. Nous avons soulevé le problème. Il nous a été répondu qu’un terminal de l’aéroport de Roissy était actuellement en travaux, donc fermé. Il sera ouvert l’an prochain à la période des Jeux. L’arrivée devrait être plus fluide.
Une partie de l’Europe, dont la France, est frappée par des très fortes chaleurs. Est-ce une inquiétude dans la perspective des Jeux ?
Nous avons eu des explications très techniques sur la façon dont les bâtiments du village des athlètes, notamment, ont été conçus pour réduire l’impact de la chaleur sans avoir besoin de la climatisation. Avec les matériaux utilisés et le système de ventilation mis en place, il pourra faire entre 21 et 23° à l’intérieur lorsque le thermomètre affichera 32° dehors. En plus, il sera possible en cas de besoin de disposer de l’air conditionné. Le COJO a également prévu certaines sessions tard dans la soirée, en boxe par exemple, pour éviter les éventuelles grosses chaleurs.
La question du transport est régulièrement citée, elle aussi, parmi les sujets de préoccupation…
C’est vrai. Elle l’est toujours aux Jeux olympiques. Mais cela ne m’inquiète pas. La carte des sites est resserrée. Le transport devrait être assez fluide.
Autre sujet d’incertitude : la sécurité. Craignez-vous que les Jeux soient perturbés par un climat social tendu, voire des émeutes comme la France en a connues au cours des dernières semaines ?
Pas vraiment. La question a été longuement discutée pendant le séminaire. Nous avons eu des présentations faites par des fonctionnaires d’Etat, dont un représentant du ministère de l’Intérieur. Des effectifs importants vont être mobilisés, avec un appel à la police et à l’armée. Les récentes émeutes ont été évoquées, mais j’ai confiance dans le fait que les Jeux ne seront pas perturbés. En disant cela, je crois que je me fais l’écho de ce que pensent mes collègues des autres pays.
La cérémonie d’ouverture sur la Seine vous semble-t-elle une bonne idée ?
Oui. Elle s’annonce comme une expérience unique, donc tout le monde voudra la vivre. Je crois qu’il y aura, chez toutes les délégations, une immense envie de la découvrir et la vivre de l’intérieur.
Pendant le séminaire des chefs de mission, quels éléments de la préparation des Jeux vous ont-ils le plus séduit ?
Le dynamisme du comité d’organisation. Et le fait que les équipes du CIO s’accordent sur tous les points avec celles du COJO. Cela n’était pas forcément le cas lors des dernières éditions.
A l’inverse, qu’avez-vous retenu de plus négatif ?
L’attente à l’arrivée à l’aéroport. Si nous avions été accompagnés par les jeunes athlètes, comme l’an prochain pour les Jeux, ça n’était pas possible. Mais nous avons eu des réponses sur ce sujet.