La date est symbolique. J – 1 an avant l’ouverture vendredi 26 juillet des Jeux olympiques de Paris 2024. Symbolique et protocolaire, comme l’expliquera Thomas Bach, ce mercredi après-midi, en envoyant les invitations officielles aux comités nationaux olympiques depuis le siège du COJO à Saint-Denis.
Plus qu’une année, donc, avant les premiers Jeux d’été organisés en France depuis un siècle. Seulement 365 jours avant le premier rendez-vous olympique et paralympique depuis la crise sanitaire. Le premier où les tribunes ne sonneront pas tristement creux.
A ce stade de la préparation, où en est le COJO Paris 2024 ? A quoi ressemble sa feuille de route ? Quelle allure prend son tableau de marche ? Les réponses en quelques points clés.
Ce qui est fait
Les sites. Tony Estanguet le répète, Thomas Bach reprend volontiers ses propos : la carte des sites ne présente aucune zone d’ombre. La crise sanitaire a retardé les travaux, puis la guerre en Ukraine en ont augmenté les coûts. Mais, sauf très improbable catastrophe, tous les équipements seront livrés dans les temps.
Le président du COJO l’a détaillé la semaine passée en conférence de presse : le village des athlètes sera terminé au mois de mars 2024, le Centre olympique aquatique le mois suivant, l’Arena de la porte de la Chapelle en juin.
Le marketing. L’arrivée tant attendue, officialisée lundi 24 juillet, du groupe LVMH comme sixième – et dernier – partenaire premium du COJO a levé les derniers doutes. Le programme national de marketing de Paris 2024 ne sera pas dans le rouge. « Nous avons dépassé le milliard d’euros de recettes en partenariat », a annoncé fièrement Tony Estanguet la semaine passée devant les médias. Le contrat avec LVMH, d’un montant estimé à 150 millions d’euros, n’avait alors pas été officiellement signé. Les organisateurs peuvent aborder la dernière année sans angoisse : l’objectif affiché d’avoir bouclé 92 % des recettes en marketing à la fin de l’année 2023 sera atteint.
La billetterie. Elle a créé la polémique, animé les réseaux sociaux et cristallisé le mécontentement. Trop chère, trop complexe. Mais les résultats parlent d’eux-mêmes : le COJO a déjà vendu plus de 6,8 millions de billets pour les seuls Jeux olympiques, pour une recette elle-aussi supérieure au milliard d’euros. A en croire le CIO, la performance serait historique. La troisième phase de vente des places, à l’unité mais « au fil de l’eau », est actuellement en cours.
La mobilisation. Elle n’était pas gagnée d’avance, surtout avec une crise sanitaire aux effets dévastateurs et un contexte géopolitique incertain et terrifiant. Mais, là aussi, les chiffres en disent long : plus de 4.000 communes et territoires labellisés Terre de Jeux, un Club Paris 2024 riche de plus de 4,4 millions de membres, 312.00 candidats pour le programme des volontaires (pour 45.000 places). Rien à dire.
Ce qu’il reste à faire
Lever les doutes. Les dernières enquêtes d’opinion enfoncent toutes le clou : les Français n’observent pas encore les Jeux de Paris 2024 avec un sourire béat et des mines optimistes. Ils se disent préoccupés, et la Cour des comptes avec eux, sur les questions de sécurité, de transport et de coûts des Jeux. A l’évidence, les discours rassurants, voire parfois triomphalistes, du COJO et du CIO peinent à convaincre. Au cours des douze mois à venir, les organisateurs et les pouvoirs publics devront rassurer l’opinion sur les doutes, inévitables pour un événement d’une telle ampleur. Il leur faudra aussi se défaire des soupçons de corruption liés aux récentes perquisitions demandées par le Parquet national financier.
Vendre les Jeux paralympiques. Logo et torche identiques, Club France commun, équipe de France unifiée… Le COJO n’a pas ménagé ses efforts pour élever le rendez-vous paralympique à la hauteur de son aîné olympique. Avec succès ? Un premier élément de réponse, sans doute le plus révélateur, sera apporté avec les résultats de la vente des places pour les Jeux paralympiques. La billetterie doit débuter cet automne.
Régler la question russe. Elle ne dépend pas du COJO, mais seulement du CIO. Et Thomas Bach l’a confié la semaine passée : la question de la participation « d’athlètes individuels neutres portant un passeport russe ou biélorusse » aux Jeux de Paris 2024 ne sera pas tranchée pendant l’été, ni sans doute au moment de la session du CIO en octobre prochain en Inde. Patience, donc. Au dernier pointage, une vingtaine de fédérations internationales ont décidé de réintégrer, ou d’envisager de le faire, les athlètes des deux pays dans les compétitions. Seulement neuf autres ont adopté une position inverse. Mais dans ce petit groupe, seulement trois sont directement concernées par la question russe aux Jeux de Paris 2024, puisqu’elles gèrent des sports individuels : l’athlétisme, l’équitation et le surf.