Un couac. un vrai. Mais dont la seule responsabilité revient au mauvais temps. Annoncé comme un temps fort de la préparation des Jeux de Paris 2024, au moins pour ses images et sa valeur symbolique, le test event de natation en eau libre a été annulé, dimanche 6 août. Il devait se dérouler sur 10 km, pendant le week-end, dans la Seine en plein Paris.
En cause, donc, la météo. Les fortes pluies qui se sont abattues dans la capitale, depuis le début de la semaine passée, ont bousculé les prévisions – et avec elles le tableau de marche – du COJO Paris 2024 et de la Fédération française de natation (FFN), aux manettes de cette 4ème étape de la Coupe du Monde de natation en eau libre.
Les précipitations ont eu pour effet de faire déborder les égouts et ramener dans la Seine les eaux usagées. Conséquence : un taux de pollution en forte hausse par rapport aux mesures enregistrées le mois dernier.
Dans un premier temps, le COJO, la ville de Paris, la FFN, World Aquatics et la préfecture ont annulé l’entraînement prévu vendredi 4 août. Puis ils ont reporté d’une journée l’épreuve féminine. Avant de se résoudre à annuler purement et simplement la compétition, dont le parcours était tracé entre le pont Alexandre III et le pont d’Iéna, en plein centre de Paris.
Un coup dur. Mais, à en croire l’adjoint aux Sports, aux Jeux et à la Seine à la mairie de Paris, Pierre Rabadan, l’épreuve aurait pu être sauvée à quelques heures près. « Cela s’est joué à quelques heures », a-t-il confié dimanche matin.
Explication: les relevés effectués en temps réels par la mairie (photo ci-dessus), un peu avant l’heure prévue du départ de la course, étaient conformes aux standards fixés par World Aquatics. La qualité de l’eau de la Seine était jugée bonne et propre à la baignade. Mais la décision d’annuler a été prise, comme le prévoit le règlement, sur la base d’une analyse remontant à la veille.
A une journée des courses, masculine et féminine, l’analyse de l’eau a révélé un taux de 1.300 UFC/100 ml (la bactérie Escherichia coli). Pour autoriser un départ, World Aquatics requiert un taux inférieur à 1 000.
Commentaire du président de l’instance internationale, le Koweïtien Husain Al-Musallam, cité dans un communiqué : « La santé des athlètes doit toujours être notre première priorité. »
Inquiétant ? Pas vraiment. Certes, annuler un test event n’est jamais un bon signe. Surtout, la natation dans la Seine, pour l’eau libre et pour le triathlon, figurait en bonne place parmi les engagement du COJO, dès la phase de candidature, et les promesses d’Anne Hidalgo, la maire de Paris.
Mais tous les acteurs du dossier le soulignent, chiffres à l’appui : les précipitations enregistrées depuis la fin du mois de juillet sont « exceptionnelles » pour la saison. La préfecture l’a expliqué : « Dans les données de Météo France qui remontent jusqu’en 1965, nous n’avons pas trouvé une seule année où il ait autant plu sur cette période. Avec plus de 120 millimètres, ça fait cinq fois la moyenne des vingt dernières années. »
Difficile, donc, d’imaginer revivre un tel scénario l’an prochain. Dans leur infortune, les organisateurs pourront se rassurer en se disant qu’il valait mieux connaître une semaine aussi pluvieuse en année-olympique.
Il n’empêche, la menace n’est pas écartée. World Aquatics le pointe du doigt : « Il faut continuer à travailler avec Paris 2024 et les autorités locales pour s’assurer que des plans de contingences solides sont en place pour l’année prochaine. »
En attendant, un deuxième test event est prévu en fin de semaine prochaine dans la Seine, sur un parcours comparable. L’épreuve pré-olympique de triathlon et para triathlon doit se dérouler sur le parcours des Jeux du 17 au 20 août. Les prévisions météo s’annoncent plus clémentes.