L’avenir de la boxe aux Jeux olympiques, après Paris 2024, pourrait bien se jouer dans les prochains mois. Sauf retournement de situation, il devrait être étroitement lié aux premiers pas dans le mouvement sportif de World Boxing, la nouvelle instance internationale de la discipline.
Créée en avril dernier par une poignée de dirigeants dissidents de l’IBA, World Boxing évolue toujours dans une forme de provisoire. Sa gouvernance, un comité exécutif d’une dizaine de membres, est encore temporaire. Mais les choses devraient rapidement évoluer.
L’instance basée à Renens, une commune du canton suisse de Vaud, a lancé très officiellement, par un courrier aux fédérations nationales de boxe, un appel à candidatures pour les postes de président, vice-président (trois sièges), et membre du comité exécutif (quatre sièges), plus une poignée d’autres positions dans les futures commissions de l’organigramme. Date limite pour postuler : vendredi 25 août.
Les élections, les premières depuis la création de World Boxing, se dérouleront lors du congrès de l’instance. Il est annoncé pour le mois de novembre 2023, dans un lieu encore à déterminer.
Précision : World Boxing veut appliquer la règle de la parité. Dans son courrier, elle insiste sur la nécessité d’avoir une représentation des deux sexes au plus haut niveau de sa gouvernance.
Le profil des postulants, leur parcours et leur intégrité, seront analysés par un cabinet indépendant avant la publication d’une liste définitive, au plus tard 30 jours avant le congrès.
Détail tout sauf anecdotique : les candidats devront, pour être retenus, être soutenus par leur fédération nationale, laquelle devra être membre de World Boxing, au minimum membre associée, au moment du congrès.
A ce jour, la nouvelle instance de la boxe peine encore à élargir sa base. Trois pays – les Etats-Unis, la Suisse et la Nouvelle-Zélande – ont officiellement quitté l’IBA pour rejoindre World Boxing. Une poignée d’autres, dont la Grande-Bretagne, l’Irlande et les Pays-Bas, devrait rapidement les rejoindre.
Pour les autres, rien n’est encore fait. Mais l’appel à candidatures lancé par World Boxing pourrait accélérer le rythme et provoquer, chez les plus motivés, la convocation d’une assemblée générale appelée à valider un départ de l’IBA et un ralliement à World Boxing.
Question : qui occupera en novembre prochain le siège flambant neuf de président de World Boxing ? Les candidats ne se sont pas encore fait connaître. Mais au moins deux noms circulent : le Néerlandais Boris van der Vorst, écarté par le Russe Umar Kremlev lors de la dernière élection à la présidence de l’IBA, et l’Américain Tyson Lee, actuel président de USA Boxing. Les deux hommes sont membres du comité exécutif provisoire de World Boxing.
L’enjeu n’est pas mince. Une fois élus, le président et sa garde rapprochée devront frapper à la porte du CIO pour tenter d’entamer le dialogue avec l’instance olympique. Dans un deuxième temps, il leur faudra obtenir sa reconnaissance, retirée à l’IBA en juin dernier. Et enfin, étape ultime d’un parcours déjà tracé avec des gestes précis, ils devront parvenir à garantir l’avenir de la boxe aux Jeux olympiques. La raison d’être de World Boxing.