Sale affaire. L’AFP rapporte que le président du Comité paralympique iranien, Ghafoor Kargari, actuellement en visite en France pour le séminaire des chefs de mission des Jeux paralympiques organisé par le COJO Paris 2024, est l’objet d’une double plainte. Elle a été déposée par deux organisations non gouvernementales, la française Femme Azadi et la suédoise House of Liberty, qui l’accusent de torture et le soupçonnent de crimes contre l’humanité. L’une et l’autre présentent Ghafoor Kargari, 61 ans, comme un « ancien commandant et membre éminent de la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique » (CGRI), l’armée idéologique de la République islamique. Cette organisation, considérée comme terroriste aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada, est sous sanctions de l’Union européenne depuis 2010. Déposée devant le parquet national antiterroriste, la plainte explique que le « CGRI et le groupe Al-Qods ont été à la pointe de la répression violente des mouvements pacifiques de lutte pour la démocratie, les droits civiques et l’égalité entre les femmes et les hommes en Iran. » Ghafoor Kargari est également présenté dans la plainte comme l’un des fondateurs du Mouvement de résistance islamique d’Azerbaïdjan, « un groupe armé islamiste chiite azerbaïdjanais soutenu et financé par le CGRI » en opposition au pouvoir en place dans ce pays voisin de l’Iran. La venue de Ghafoor Kargari en France, dans le cadre du séminaire des chefs de mission des prochains Jeux paralympiques, est « un affront et une insulte pour toutes les victimes de la répression iranienne, à commencer par les femmes », a estimé Me Emmanuel Daoud, l’avocat des deux organisations à l’origine de la plainte. Interrogé par France Info, le COJO Paris 2024 a expliqué que la composition des délégations pour les Jeux olympiques et paralympiques n’était pas de sa responsabilité, mais de celle du CIO et de l’IPC.
— Publié le 29 août 2023