Le parquet national financier (PNF) a annoncé cette semaine par la voix de son procureur, Jean-François Bohnert, qu’il ne perturberait pas les Jeux de Paris 2024. Mais en attendant, il poursuit son travail. Selon une information de l’Equipe, confirmée de source judiciaire par l’AFP, une enquête a été ouverte par le PNF à l’encontre du directeur général délégué du COJO, Michaël Aloïsio. Elle a débuté la semaine passée et vise à vérifier les accusations de favoritisme portées par un ancien cadre du comité d’organisation. Les magistrats du PNF s’intéressent aux éléments figurant dans une plainte déposée à la fin du mois d’août par Sébastien Chesbeuf, un ex salarié de Paris 2024 devenu consultant dans l’événementiel sportif. Parti du COJO en très mauvais termes, notamment avec Michaël Aloïsio, il dénonce les conditions d’attribution d’un marché public émis en 2023 par la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) pour son dossier de pré-candidature aux Jeux d’hiver 2030. Sébastien Chesbeuf travaillait sur ce dossier comme consultant pour l’agence Keneo, jusqu’à l’intervention du directeur général délégué du COJO Paris 2024 qui aurait, selon le plaignant, dissuadé le cabinet du président de la région, Renaud Muselier, de poursuivre la collaboration. Toujours selon Sébastien Chesbeuf, Michaël Aloïsio aurait poussé la région à recruter plutôt une autre agence, RNK, créée fin 2020 par Edouard Donnelly, aujourd’hui directeur exécutif des opérations au COJO Paris 2024. Michaël Aloïsio a toujours nié avoir cherché à favoriser une agence plutôt qu’une autre. Réfutant les accusations de Sébastien Chesbeuf, il explique que ses échanges avec la région PACA, désormais associée avec la région Auvergne-Rhône-Alpes dans une candidature commune, s’inscrivaient seulement dans le cadre d’un « partage d’expérience ». Deux enquêtes distinctes sur des soupçons de favoritisme, prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics lors de l’attribution des marchés ont été ouvertes par le PNF à la fin du mois de juin. Mais selon son procureur, Jean-François Bohnert, elles n’ont pas permis de découvrir, à ce stade, des faits « gravissimes » comme ceux « de corruption ».
— Publié le 15 septembre 2023