Il faudra s’y faire: la Russie ne conçoit plus d’organiser un événement sportif majeur sans y réussir une razzia de médailles. Après avoir terminé en tête du classement des nations aux Jeux olympiques de Sotchi, elle semble décidée à récidiver sur le terrain paralympique. Après une seule journée de compétition, samedi 8 mars, l’équipe russe pointe déjà en tête du peloton, avec 12 médailles, dont quatre en or.
A son actif, quatre des cinq premiers titres décernés en biathlon. Et la perspective de continuer sur sa lancée au cours des prochains jours, avec une délégation de 64 athlètes, en compétition dans 72 épreuves.
Au-delà du seul résultat comptable, ces premiers Jeux paralympiques d’hiver organisés en Russie pourraient bien changer pour de bon la place et l’image des personnes handicapés dans la société russe. Tel est, du moins, le discours officiel.
A la veille de l’ouverture, Vladimir Poutine a accordé à la presse une longue interview, publiée en intégralité sur le site du Kremlin. Le président russe y évoque avec détails et précision la situation du mouvement handisport dans son pays. Il explique, par exemple, que le nombre de personnes handicapées pratiquant un sport a doublé au cours des trois dernières années, pour atteindre aujourd’hui 500 000. « Notre objectif est désormais de créer les conditions pour que plus de 2,5 millions de personnes souffrant d’un handicap puissent pratiquer une activité physique à l’horizon », a raconté Vladimir Poutine.
Le président russe assure également que les primes accordées en cas de titre olympique sont identiques aux Jeux olympiques et paralympiques, 4 millions de roubles, soit environ 80.000 €. Il raconte, enfin, que la Russie s’est engagée à former d’ici la fin de l’année 2015 pas moins de 1400 techniciens spécialisés dans l’entraînement des athlètes handisport.
Beau discours ou réelle avancée? Sergei Shilov, un skieur de fond russe, choisi pour allumer la flamme lors de la cérémonie d’ouverture, vendredi 7 mars, imagine déjà les Jeux de Sotchi comme un « catalyseur ». Il explique: « Le plus important est de casser les stéréotypes entretenus par les valides. A l’époque soviétique, la politique officielle était qu’il n’y avait pas d’handicapés, et soudainement ils sont sortis de nulle part et ils ont commencé à demander de l’attention. Les Jeux de Sotchi permettront un grand bond en avant. » A voir.