Il n’y avait pas de suspense. Il n’y a pas eu de surprise. L’UEFA a « confirmé », mardi 10 octobre à Nyon, en Suisse, une feuille de route déjà écrite et connue de tous : le Royaume-Uni et Irlande organiseront l’Euro masculin de football en 2028, l’Italie et la Turquie suivront quatre ans plus tard en se partageant l’édition suivante.
La décision a été officialisée par le président de l’instance, le Slovène Aleksander Ceferin. Plus tôt dans la journée, un comité exécutif réuni à huis clos avait entériné un choix qui n’en était plus un. Les deux dossiers communs étaient seuls en lice.
Pour l’Euro 2028, l’UEFA revient donc à une organisation conjointe. L’instance avait poussé le curseur jusqu’à son maximum pour l’édition 2020, avec 11 villes-hôtes dans autant de pays. Mais elle était revenue à un format plus classique pour 2024, en confiant la totalité du tournoi à la seule Allemagne.
Un moment tentée par le Mondial 2030, l’association formée du Royaume-Uni – Angleterre, Galles, Ecosse et Irlande du Nord – et de l’Irlande a raflé la mise sans connaître un seule seconde d’angoisse. Son dossier trônait en tête de la pile avant même le renoncement de la Turquie, son seul rival, finalement tentée seulement par l’édition 2032. Les Britanniques retrouveront une compétition plus organisée sur leurs terres depuis le championnat d’Europe des Nations en Angleterre en 1996.
Le dispositif proposé par les cinq pays promet une immersion dans les lieux mythiques du sport britannique, dont le stade de Wembley à Londres, le City Stadium de Manchester, le National Stadium de Cardiff, ou encore Hampden Park à Glasgow. Au total, 10 stades accueilleront la compétition.
Le Premier ministre anglais, Rishi Sunak, a célébré à sa manière la décision de l’UEFA. Il s’est invité à la séance d’entraînement de l’équipe anglaise à St. George’s Park, avant son match amical en fin de semaine face à l’Australie. Avant cela, Rishi Sunak s’était fendu d’un communiqué pour confier que l’Euro 96 en Angleterre avait été « l’un des plus beaux souvenirs » de son enfance. « Nous accueillons les tournois mieux que quiconque, a-t-il assuré. Cela va donner un coup de fouet à l’économie. Nous allons accueillir des millions de personnes dans le pays et cela va inspirer toute une nouvelle génération. »
Pour l’édition 2032, le décor s’annonce très différent. L’Italie et la Turquie, associées depuis le mois de juillet, avaient présenté un dossier lui aussi débarrassé de toute concurrence. L’UEFA leur a accordé sans avoir à choisir un tournoi dont les contours semblent moins précis.
A eux deux, Italiens et Turcs proposent vingt stades pour accueillir les rencontres. Il leur faudra trancher dans le vif pour en conserver seulement la moitié, cinq par pays. Mais l’UEFA leur accorde tout le temps nécessaire, la décision finale n’étant pas attendue avant le mois d’octobre 2026.
L’Italie, championne d’Europe en titre mais absente du Mondial 2022 au Qatar, accueillera des matches de l’Euro pour la quatrième fois. Elle a reçu seule le tournoi en 1968 et 1980, puis organisé à Rome trois rencontres de poule et un quart-de-finale de l’Euro 2020.
La Turquie, écartée du Mondial depuis l’édition 2002 au Japon et en Corée du Sud, accueillera des matches de l’Euro pour la première fois.
Réaction du ministre turc des Sports, Osman Askin Bak, devant les médias à sa sortie du parlement à Ankara : « Le cœur du football battra en Turquie en 2032. Nous sommes ravis d’accueillir l’Euro 2032 conjointement avec notre pays ami, l’Italie. L’organisation de l’Euro sera un grand pas en avant pour le football turc. Nous avons plusieurs grands stades et d’autres sont en construction. »