Clap de fin pour la troisième édition des Jeux mondiaux des sports de combat à Riyad, en Arabie saoudite (20 au 30 octobre). L’événement multisport, le premier organisé au niveau international par le royaume saoudien, a été bouclé lundi 30 octobre par une cérémonie de clôture à la King Saud University Arena. Au premier rang des invités, l’Italien Ivo Ferriani, président de SportAccord, et le prince Fahd bin Jalawi bin Abdulaziz, vice-président du Comité olympique et paralympique saoudien (photo ci-dessus).
Stephan Fox, le vice-président de SportAccord en charge des Jeux mondiaux des sports de combat, en a évoqué pour FrancsJeux le bilan et les perspectives.
FrancsJeux : Quel bilan tirez-vous de cette troisième édition, organisée dix ans après la précédente ?
Stephan Fox : L’événement a été incroyable. A tous les points de vue. Une très belle ambiance entre les athlètes, empreinte de beaucoup de respect. Un site unique pour toutes les compétitions, idéal pour les spectateurs qui ont pu passer facilement d’un sport à l’autre. Enfin, une organisation et une production de très haut niveau.
Que peut apporter cet événement à l’Arabie saoudite et à son ambition de devenir une plaque tournante du mouvement sportif international ?
J’étais présent en Arabie saoudite lorsqu’a été annoncée la vision 2030 du royaume. Les Jeux mondiaux des sports de combat viennent de le démontrer, ça n’est pas juste une formule. Elle est déjà une réalité. En boxe, les Saoudiennes ont remporté trois médailles d’or. Quelques années plus tôt, un tel résultat aurait été impensable. Le sport joue un grand rôle dans l’évolution du pays et de la société, notamment en termes d’inclusion et d’égalité. Ce que le Comité olympique et paralympique saoudien a accompli au cours des trois dernières années n’a sans doute jamais été fait ailleurs dans le monde. Il est passé de 32 fédérations nationales membres à 90 aujourd’hui. Elles ont toutes une participation féminine. Avec ces Jeux mondiaux des sports de combat, l’Arabie saoudite s’est ouverte au monde, et dans le même temps le monde est venue à l’Arabie saoudite.
Ces Jeux mondiaux étaient ouverts à la participation de para athlètes dans six des 16 sports au programme. Est-ce une nouvelle voie pour le mouvement sportif ?
C’était une première pour un événement international multisport. La vision de ces Jeux mondiaux était de favoriser l’inclusion, au sens le plus large du terme. Sur le plan logistique, ça n’était pas simple. Mais nous l’avons fait et nous avons prouvé que l’inclusion était possible dans un grand événement sportif. La cérémonie d’ouverture a été la même pour tous, le tableau des médailles incluait les disciplines paralympiques. Je suis presque sûr que, à l’avenir, le modèle saoudien d’inclusion sera copié par d’autres organisations de grands événements.
Le format présenté cette année à Riyad était-il le bon ?
Il peut toujours être amélioré. Mais le nombre de sports restera le même pour la prochaine édition. Nous en resterons à seize. Mais nous allons peut-être réduire le nombre de disciplines, et donc d’athlètes, en nous concentrant sur les disciplines où l’événement peut attirer les meilleurs du monde. En lutte, par exemple, toutes les disciplines ne sont pas olympiques. Pour les lutteurs non concernés par le rendez-vous olympique, les Jeux mondiaux des sports de combat représentent le sommet, ce qui se fait de mieux. Dans le format actuel, la participation se monte à 1.800 athlètes. Il faudra peut-être réduire, notamment pour baisser baisser les coûts de l’organisation.
Comment se présente la suite ? La prochaine édition ?
L’idée est d’avoir des Jeux mondiaux des sports de combat tous les deux ans. Mais peut-être avec des versions différentes. Une édition plus réduite en 2025, par exemple, puis une plus large deux ans plus tard, en année pré-olympique. A Riyad, cette année, nous avons profité de l’événement pour tester dans les disciplines olympiques la technologie qui sera utilisée l’an prochain aux Jeux de Paris 2024. Les équipes de Swiss Timing étaient présentes pour mener des tests. Conserver une édition large l’année avant les Jeux olympiques fait donc complètement sens.
Avez-vous déjà des candidats pour les éditions suivantes ?
Nous en avons six. L’événement se révèle très populaire, notamment dans les pays portés sur les arts martiaux. Le Brésil, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, l’Asie du sud-est avec la Thaïlande, le Japon dans le cadre de l’héritage des Jeux de Tokyo 2020… Nous discutons avec un grand nombre de pays intéressés.
Quand allez-vous annoncer le pays-hôte de la prochaine édition ?
L’an prochain, sans doute au mois d’avril. Et l’événement se déroulera pendant la deuxième moitié de l’année 2025, afin de ne pas entrer en concurrence avec les championnats continentaux. Le pays organisateur disposera alors de 16 à 18 mois pour se préparer. C’est un délai très suffisant.