Le feuilleton continue. Il prend une étrange tournure. Une semaine après une réunion de la commission exécutive du CIO où il a été répété, une nouvelle fois, le souhait de l’instance internationale de voir les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 disputées sur une piste à l’étranger, le gouvernement italien a pris position mercredi 6 décembre pour une solution contraire.
Andrea Abodi, le ministre italien des Sports, a profité d’un conseil d’administration du comité d’organisation pour rappeler la priorité de son gouvernement : une piste en Italie. « Nous examinerons la question dans les prochains jours avec Giancarlo Giorgetti (le ministre des Finances), et nous dénouerons les nœuds, a-t-il déclaré aux médias en réponse à une question sur la possibilité d’utiliser la piste historique de Cortina d’Ampezzo. Mais je suis plus que confiant. Il y aura des évaluations économiques et techniques et nous donnerons au comité d’organisation des directives claires, en accord avec le CIO. »
Les propos du ministre italien le confirment : rien n’est encore décidé du côté italien. Toutes les options restent sur la table, y compris la plus improbable, la rénovation de la piste Eugenio-Monti de Cortina d’Ampezzo. Son coût, estimé à 150 millions d’euros pour une refonte complète de l’équipement, a fait hurler le CIO. Tout comme l’idée de remettre au goût du jour la piste de Cesana, utilisée pour les Jeux d’hiver de Turin en 2006, mais dont la dernière compétition officielle remonte à 2011.
Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO, l’a martelé la semaine passée, au deuxième jour de la réunion à Paris de la commission exécutive : les Italiens doivent chercher ailleurs, dans un pays voisin, ce qu’ils ne possèdent pas chez eux. Le Sommet olympique, organisé mardi 5 décembre à Lausanne, a enfoncé le clou. « Le CIO espère que la décision finale d’organiser les épreuves de glisse dans un centre existant et en parfait état de fonctionnement en dehors de l’Italie sera prise dans un avenir proche », a insisté le communiqué de l’instance.
Les Italiens le savent. Mais ils n’entendent pas céder à la pression du CIO. Andrea Abodi a pris des pincettes, mercredi 6 décembre, pour expliquer la position très nationaliste du gouvernement de Giorgia Meloni. Mais il n’a pas manqué de rappeler que la décision finale leur appartenait.
« Nous collaborons pleinement avec le CIO, nous trouverons une solution, a-t-il déclaré. Ils sont les propriétaires des Jeux, nous en sommes les gestionnaires temporaires, et devons donc respecter les règles du CIO, que nous connaissons. Mais le CIO a toujours montré qu’il comprenait nos inquiétudes et nos problèmes. Nous trouverons une solution. »
Quand ? Les Italiens ne cessent de repousser l’échéance. Le mois prochain, au plus tard, a laissé entendre Andrea Abodi. Une réponse déjà entendue plusieurs fois.