Le chiffre en dit long : le Tribunal arbitral du sport (TAS) a enregistré en fin de semaine passée sa 10 000ème affaire depuis sa création en 1984. Bonne nouvelle (ou pas) : elle s’annonce très médiatique. Dans un communiqué, la juridiction basée à Lausanne explique avoir « confirmé l’enregistrement de la demande d’arbitrage de la nageuse américaine transgenre Lia Thomas, qui vise à contester certaines parties de la politique de World Aquatics concernant l’admissibilité aux compétitions masculines et féminines ». Née de sexe masculin et ayant entamé sa transition en 2019, Lia Thomas (photo ci-dessus) a créé l’événement en devenant, en mars 2022, la première nageuse transgenre à remporter un titre universitaire aux Etats-Unis. Face à la polémique, la Fédération internationale de natation (World Aquatics) s’est penchée sur la question des athlètes transgenres, comme le recommande le CIO. Et, décision inédite, elle a décidé de créer à leur intention une catégorie dite « open ». Le TAS l’explique : « Mme Thomas reconnaît que l’équité est un objectif sportif légitime et qu’il convient de réglementer dans une certaine mesure la pratique de la natation par les femmes transgenres. Néanmoins, Mme Thomas soutient que les dispositions contestées sont invalides et illicites puisqu’elles sont discriminatoires à son égard en violation de la Charte olympique, de la Constitution de World Aquatics et de la loi suisse. » Pour la seule année 2023, le TAS a enregistré le nombre de 963 procédures.