Le feuilleton continue. Mais il vire au dialogue de sourds. Au lendemain de la décision du conseil d’administration des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 de reconstruire la piste de Cortina d’Ampezzo pour les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton, le CIO a pris à son tour la parole. L’instance l’a fait par la voie d’un communiqué. Il en dit long sur la tension qui s’est installée entre les deux camps.
« Le CIO est fermement convaincu que le nombre actuel de centres de glisse, au niveau mondial, est suffisant pour le nombre d’athlètes et de compétitions dans les disciplines de bobsleigh, de luge et de skeleton », explique l’instance en préambule. Le message envoyé aux Italiens est clair : inutile de dépenser de l’argent pour un équipement coûteux et complexe, alors que des options fiables existent déjà dans des pays proches.
Le CIO poursuit sur le même ton : « Seules les pistes existantes et déjà opérationnelles devraient être prises en considération en raison du délai très court qui reste avant les Jeux. » L’instance en profite pour répéter sa position, identique depuis le début des discussions : un nouvel équipement permanent ne devrait pas être construit sans un solide projet d’héritage.
A l’évidence, le CIO ne veut pas baisser les bras et accepter une option – la rénovation pour un coût de plus de 80 millions d’euros d’une piste laissée à l’abandon depuis des décennies – sans tout essayer pour inverser le cours de l’histoire. Mais l’instance le sait depuis le début : la décision finale ne lui appartient pas.
Elle revient aux autorités italiennes. Mais il apparaît aujourd’hui comme une certitude que le gouvernement de Giorgia Meloni veut garder les Jeux, dans leur intégralité, sur le sol italien. Il n’envisage plus, sauf scénario catastrophe, de délocaliser trois sports de glisse à l’étranger, Autriche ou Suisse. Et encore moins de payer de sa poche le coût de la mise aux normes olympiques d’un équipement hors de ses frontières.