Grande première dans le mouvement sportif international. Tout sauf un hasard, elle est l’oeuvre d’une discipline encore nouvelle dans l’univers olympique.
La Fédération internationale d’escalade sportive (IFSC) a ouvert une nouvelle voie dans la protection de la santé des athlètes en adoptant une réglementation spécifique sur le déficit énergétique relatif dans le sport (Red-S). Elle se veut stricte et complète, en prévoyant notamment des interdictions de compétition pour des grimpeurs présentant un risque.
Dans les faits, la nouvelle règlementation de l’IFSC imposera aux athlètes de suivre, via leur fédération nationale, une procédure de dépistage destinée à obtenir une image précise de leur état de santé. Les grimpeurs devront remplir deux courts questionnaires, où il leur faudra indiquer leur taille, poids, fréquence cardiaque et pression artérielle. Les fédérations nationales devront ensuite délivrer à chaque athlète un certificat de santé, ou demander des tests supplémentaires avant de fournir une « autorisation » à l’IFSC.
L’instance internationale, de son côté, procédera à des tests aléatoires et ciblés de certains paramètres, dont l’indice de masse corporelle (IMC), la fréquence cardiaque et la pression artérielle, tout au long de la saison. Enfin, une commission externe sera chargée d’examiner les données des cas suspects, en comparant les résultats des tests avec les chiffres figurant sur les certificats de santé des fédérations nationales.
Cette nouvelle politique sera mise en place dès cette saison, dont le coup d’envoi sera donné le 9 avril à Keqiao, en Chine. Elle sera pleinement opérationnelle pour les Jeux de Paris 2024 et les épreuves de qualification olympique.
« Le nouveau système souligne notre engagement en faveur de la santé de nos athlètes, explique l’Italien Marco Scolaris, le président de l’IFSC. Cette politique nous aidera non seulement à déterminer quels sont les athlètes les plus à risque, mais aussi à sensibiliser le public à cette question, à apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin et à veiller à ce que les droits de chaque athlète soient protégés. »
Le syndrome Red-S, rarement évoqué dans le mouvement olympique, affecte la santé et la performance. Il est le résultat d’un déséquilibre entre les calories ingérées et brûlées pendant l’effort. Il peut entraîner de nombreux problèmes de santé et de performance à court et à long terme.
Selon les travaux menés par un groupe d’étude du CIO, « le syndrome n’est souvent pas reconnu par les athlètes eux-mêmes et leurs entraîneurs, ainsi que par les cliniciens de l’équipe. Il peut être involontairement exacerbé par la « culture sportive », en raison des gains de performance à court terme perçus comme résultant d’une limitation de l’apport calorique ».