Son visage et ses propos le laissent peu supposer; mais Aleksander Ceferin aime l’effet de surprise. Il l’a démontré jeudi 8 février, à Paris, devant les médias réunis pour une conférence de presse de bilan du congrès de l’UEFA.
Le dirigeant slovène, installé solidement à la tête de l’instance continentale depuis 2016, avait fait voter plus tôt dans la journée une révision des statuts l’autorisant à conserver son siège après 2027. Un amendement approuvé par les congressistes à la quasi unanimité, seule l’Angleterre s’y opposant. Mais, surprise, Aleksander Ceferin a annoncé qu’il n’avait pas l’intention d’être candidat à sa succession en 2027.
Difficile à comprendre. Mais le Slovène, âgé de 56 ans, a expliqué sa décision par des raisons familiales et une certaine usure du pouvoir. « J’ai décidé, il y a environ six mois, que je ne prévoyais plus de me présenter en 2027, a-t-il confié aux médias. La raison est qu’après un certain temps, chaque organisation a besoin de sang neuf, mais surtout parce que j’ai été loin de ma famille pendant sept ans et que je serai loin d’elle pendant encore trois ans. Il me revient de décider si je veux me présenter après 2027. Honnêtement, j’en ai assez du COVID, j’en ai assez des guerres, des projets absurdes des soi-disant super ligues. Je suis également fatigué des autorités morales autoproclamées qui ne sont morales que lorsqu’il s’agit de leurs intérêts personnels. »
Avec une telle idée en tête, pourquoi avoir invité les fédérations membres à voter une révision des statuts ? Aleksander Ceferin s’en est expliqué en conférence de presse. « D’un point de vue juridique, les statuts ont dû être modifiés parce que le texte du congrès de 2017 n’était pas clair et qu’il a été clarifié par l’administration sans l’approbation du congrès, ce qui est illégal », a-t-il précisé.
En conférence de presse, le Slovène a également expliqué la raison pour laquelle il avait attendu la fin du congrès de Paris, jeudi 8 février, pour annoncer sa décision de se retirer au terme de son actuel mandat. « Je voulais d’abord voir le vrai visage de certaines personnes et je l’ai vu, j’ai vu le bon et le mauvais, a-t-il lâché, allusion directe à la démission récente de l’ancien joueur croate Zvonimir Boban de son poste de directeur du football de l’UEFA en signe de défiance à sa décision de modifier les statuts de l’instance. Et bien sûr, je ne voulais pas influencer le congrès, je voulais qu’ils décident sans savoir ce que je vous dis aujourd’hui, parce que c’est une décision honnête. »
A trois ans de la fin de son mandat, Aleksander Ceferin n’a pas seulement pris tout le monde par surprise. Il a aussi lancé la campagne pour sa succession. Sans postulant évident, elle s’annonce très indécise. Le Slovène la suivra de son poste d’observateur, au premier rang. Reste à savoir si la « fatigue » le conduira à rester seulement un observateur.