La série est lancée. Elle fait déjà grincer des dents. A la demande de Vladimir Poutine, la Russie organise cette semaine sur son sol le premier des trois événements multisports inscrits à son calendrier pour l’année 2024.
Les Jeux du Futur, un mélange de sports électroniques et de disciplines plus traditionnelles, ont débuté lundi 19 février à Kazan. La cérémonie d’ouverture est annoncée pour mercredi 21 février. Les compétitions doivent se dérouler jusqu’au dimanche 3 mars.
La Russie tient donc sa promesse. Toujours mise en grande partie à l’écart du mouvement sportif international, elle accueille à domicile ses propres événements multisports. Vladimir Poutine l’avait suggéré en mai dernier. Sa demande a été concrétisée.
Après les Jeux du Futur, la même ville de Kazan recevra au mois de juin (12 au 23) les Jeux des BRICS. Puis la série sera bouclée en septembre par les Jeux de l’Amitié, prévus à Moscou et Yekaterinburg, un événement au-dessus duquel le CIO et l’Agence mondiale antidopage ont déjà déversé un torrent de critiques.
Pour ses premiers Jeux du Futur, la Russie n’a pas craint le mélange des genres. Au programme de la première journée des compétitions, lundi 19 février, un tournoi de Dota 2, un jeu vidéo que les organisateurs ont pimenté en ajoutant une bataille réelle. L’agence TASS annonce la participation de 16 équipes, venues notamment de Russie, Chine, Pérou, Iran et Philippines.
A l’affiche de la journée inaugurale, également, un tournoi de hockey sur glace. Hybride, lui aussi. A chacune des rencontres, les joueurs s’affrontent en mode virtuel, via un simulateur de jeu, avant de chausser les patins et grimper sur la glace pour poursuivre l’échange en 3 contre 3. Le résultat cumule les buts marqués lors des deux phases de la rencontre, digitale et physique.
Plus tard pendant l’événement, le programme proposera une improbable succession d’épreuves virtuelles et plus classiques, dont un tournoi de basket électronique, une bataille de robots, une course de drones, une compétition de danse sur simulateur, une course cycliste en ligne.
Convaincant ? Difficile à dire. Indispensable ? Sûrement pas. Mais l’essentiel est ailleurs. En multipliant ses propres événements multisports, la Russie ne cherche pas à combler un vide du calendrier ou proposer une nouvelle approche. Elle entend riposter aux sanctions imposées par le mouvement olympique en montant de toutes pièces des productions à grand spectacle.
A en croire le maire de Kazan, Ilsur Metshin, cité par les médias russes, 1 400 athlètes venus de 60 pays auraient fait le voyage pour participer aux Jeux du Futur. « Nous nous attendons à ce que plus de 100 pays soient représentés », a-t-il ajouté, précisant que les compétitions se dérouleront sur douze sites différents.
Selon le Kremlin, la cérémonie d’ouverture sera marquée par la présence de « dirigeants étrangers ». Lesquels ? Patience, ils seront dévoilé « en temps voulu ». A ce stade, un seul nom est avancé par Moscou, celui de Sadyr Zhaparov, le président du Kirghizstan.
Autre invité confirmé : Roy Jones Jr. L’ancien boxeur d’origine américaine doit assister mercredi à la cérémonie d’ouverture. Sa présence a été confirmée à TASS par son porte-parole. Pas vraiment une surprise. En plus d’être très proche du président de l’IBA, le Russe Umar Kremlev, Roy Jones Jr. est devenu citoyen russe en septembre 2015 par un décret signé de Vladimir Poutine lui-même.
Dmitry Chernyshenko, le vice-Premier ministre russe, veut bien le jurer sur la Bible : les Jeux du futur contribueront à rassembler la communauté sportive. « Il s’agit d’un événement mondial, d’un produit russe qui ouvre une nouvelle page dans l’histoire du sport », a-t-il déclaré.
Un discours volontiers triomphaliste repris par le ministre des sports, Oleg Matytsin. Pour l’ancien président de la FISU, les Jeux du Futur proposent « un projet innovant et pionnier initié par la Russie ».