Peu fréquent, mais pas non plus inédit : sur la question russe, le CIO pose ses pas dans les empreintes de l’IPC. Le mouvement olympique s’aligne sur les positions de son pendant paralympique. Presque mot pour mot, mais avec un temps de retard.
Réunie pour deux jours à Lausanne, la commission exécutive du CIO s’est penchée une nouvelle fois, mardi 19 mars, sur la question de la participation des athlètes neutres portant un passeport russe ou biélorusse aux Jeux de Paris 2024. Comme attendu, elle n’a pas fait marche arrière en leur fermant la porte de l’événement. Elle n’a pas non plus assoupli les conditions de neutralité établies en fin d’année passée. Mais elle a précisé, allant jusque dans les détails, les règles de leur présence dans la capitale française. Elles ressemblent comme des soeurs à celles annoncées plus tôt par l’IPC pour les Jeux paralympiques.
Les athlètes venus de Russie et de Biélorussie ne pourront pas participer à la parade des délégations sur la Seine, vendredi 26 juillet, le moment le plus attendu de la cérémonie d’ouverture. Mais James McLeod, le directeur des relations avec les comités nationaux olympiques au CIO, l’a expliqué en conférence de presse : ils seront malgré tout « invités à la cérémonie d’ouverture ». Où ? Comment ? Les réponses viendront plus tard. La délégation d’athlètes neutres pourrait se voir proposer une place discrète à l’arrivée de la parade, sur l’esplanade du Trocadéro, où prendront place les invités officiels.
Autre annonce, elle aussi en ligne avec les décisions de l’IPC : les athlètes russes pourront concourir sous l’appellation d’AIN, un acronyme désignant les Athlètes individuels neutres. En cas de victoire, un hymne court sera joué pendant la cérémonie du podium. Mais les médailles décrochées sur les sites de compétition ne seront pas comptabilisées au tableau des nations.
Mardi 19 mars, James McLeod a également précisé qu’il ne serait pas demandé aux athlètes des deux pays en conflit avec l’Ukraine de signer un document condamnant l’offensive militaire russe. Ils devront seulement s’engager par écrit à respecter la mission de paix des Jeux olympiques, mais cette démarche s’applique à tous les athlètes présents, tous pays confondus.
Combien seront-ils ? Au dernier pointage, peu nombreux. Kit McConnell, le directeur des sports du CIO, a sorti sa feuille de comptes, pour annoncer que 12 athlètes détenteurs d’un passeport russe et sept portant la nationalité biélorusse avaient décroché leur qualification. Les effectifs n’en resteront pas là. Mais le CIO estime la taille de la délégation à 36 Russes et 22 Biélorusses, avec un « maximum de 55 et 28″.
Pour être définitivement éligibles, les AIN ayant obtenu sur le terrain leur qualification devront encore en passer par une ultime étape : l’examen par le CIO de leur « conformité » aux conditions de neutralité. Le boulot reviendra à une commission présidée par Nicole Hoevertsz. La vice-présidente du CIO sera assistée par deux olympiens de renom, l’ancien basketteur espagnol Pau Gasol, membre de la commission d’éthique, et l’ex pongiste sud-coréen Seung Min Ruy, représentant de la commission des athlètes.