L’actuel débat sur la possible remise à zéro, au moins partielle, des records d’Europe voire du Monde, divise l’univers de l’athlétisme international. Logique. Deux camps s’affrontent depuis la proposition de l’Association européenne d’athlétisme (AEA) de rayer des tablettes les records établis avant 2005 ou ceux battus par des athlètes n’ayant pas subi un nombre minimum de tests antidopage. Sans grande surprise, les plus opposés au projet se révèlent être les premiers intéressés, à savoir les détenteurs d’un record menacé par une telle reforme. Un camp où se rangent notamment la Bulgare Stefka Kostadinova (hauteur), la Française Christine Arron (100 m), le Marocain Hicham El Guerrouj (1500 m et mile), l’Américain Mike Powell (longueur), les Britanniques Paula Radcliffe (marathon) et Jonathan Edwards (triple saut). Ces deux derniers ont fait savoir qu’ils se réservaient le droit de saisir la justice si l’IAAF suivait la proposition de l’AEA. L’Américain Al Joyner, ex époux et coach de la défunte Florence Griffith-Joyner (100 et 200 m), a expliqué qu’il se battrait « bec et ongles » contre une telle réforme. Dans le camp opposé, la Fédération australienne d’athlétisme a reconnu être favorable au projet; la sprinteuse néerlandaise Dafne Schippers a confié soutenir une telle idée; enfin le vice-président de l’AEA, le Bulgare Dobromir Karamarinov, s’est exprimé en faveur de cette proposition « au nom des 17 pays des Balkans ».
— Publié le 4 mai 2017