— Publié le 13 juillet 2020

L’affaire qui secoue le sport britannique

Grande-Bretagne

Sale affaire. Une enquête de l’édition dominicale du quotidien britannique Daily Mail révèle un nouveau scandale de dopage à l’échelle d’un pays. Il concerne l’équipe britannique aux Jeux de Londres 2012. Selon le Daily Mail, UK Sport aurait administré à 91 athlètes de la délégation olympique, issus de huit sports différents, une boisson énergétique appelée DeltaG. Jusque-là, rien de très répréhensible. Seul ennui, mais de taille : il était alors impossible de certifier que la boisson en question ne produirait pas d’effets secondaires ou n’entraînerait pas de contrôles antidopage positifs. Le quotidien anglais révèle que les athlètes concernés auraient signé des décharges pour conserver le projet secret. Le produit contenu dans la boisson, destinée à l’origine aux forces spéciales militaires américaines, permettait un apport extérieur de corps cétoniques. Il a notamment été testé sur des rameurs et des cyclistes britanniques avant les Jeux de Londres en 2012. Selon l’enquête du Daily Mail, 40 % des athlètes ayant testé ce produit ont été victimes d’effets secondaires au niveau gastro-intestinal. Ils ont été 28 à décider d’arrêter le test. UK Sport a évidemment démenti avoir mis la santé des sportifs en danger. L’organisation britannique en charge du sport de haut niveau explique avoir consulté l’Agence mondiale antidopage (AMA) et les autorités britanniques de lutte contre le dopage avant de débuter le programme. « UK Sport ne finance pas des projets de recherche destinés à donner à nos équipes nationales un avantage en performance aux dépens du bien-être des athlètes, explique-t-elle dans un communiqué. UK Anti-Doping a confirmé par écrit, après avoir demandé une clarification à l’AMA, qu’il n’y avait aucune raison de considérer ces substances comme interdites en s’appuyant sur la liste 2011 des produits et méthodes prohibés. » Plusieurs athlètes britanniques membres de la délégation olympique aux Jeux de Londres 2012 crient pourtant aujourd’hui à la faute. « Ils jouent avec la vie des gens », a déclaré Emma Jackson, une spécialiste du 800 m. L’athlète anglaise se dit persuadée que les blessures qui ont mis fin à sa carrière ont été causées par un médicament prescrit par le médecin fédéral. Aux Jeux de Londres en 2012, la Grande-Bretagne avait pris la 3ème place du classement des médailles, avec 29 titres olympiques.