La mobilisation contre le racisme née de la mort de George Floyd s’incruste dans l’univers olympique. Une statue de l’ancien président du CIO, l’Américain Avery Brundage, a été retirée du Musée d’art asiatique de San Francisco, en Californie. En cause, l’héritage de l’ancien dirigeant sportif, jugé raciste et antisémite. Président du CIO entre 1952 à 1972, Avery Brundage s’était opposé au boycott des Jeux de Berlin en 1936. Alors président du comité olympique américain, il n’avait pas voulu entendre les appels de politiciens inquiets de la montée du régime nazi. Surtout, il avait pris la décision d’expulser Tommie Smith et John Carlos des Jeux de Mexico en 1968 après leur poing levé sur le podium du 200 m, en soutien au mouvement Black Power. Quatre ans plus tard, il s’était opposé à l’arrêt des Jeux de Munich après l’attentat terroriste au village des athlètes. Par ailleurs grand amateur d’art, Avery Brundage avait légué à la ville de San Francisco une grande partie de sa collection d’objets asiatiques. Le Musée d’art asiatique a érigé en 1972 un buste à son effigie pour lui rendre hommage. Dans une lettre ouverte publiée au début du mois, le directeur du musée, Jay Xu, a ainsi justifié la décision de retirer la statue : « Avery Brundage, dont la collection constitue le noyau de cette institution, a adopté des opinions racistes et antisémites. Ce n’est qu’en condamnant publiquement le racisme de Brundage et en examinant les fondements de notre musée que nous pourrons devenir une source encore plus grande de guérison et de connexion. Nous devons veiller à ce que les mesures antiracistes soient à la base de tous les travaux et processus du Musée et de l’expérience de chaque visiteur. »
— Publié le 24 juin 2020