Accablant. Un rapport d’une commission indépendante mise en place par la Fédération internationale de biathlon (IBU) se révèle accablant pour l’ancien président de l’instance, le Norvégien Anders Besseberg. Aux commandes de l’IBU depuis 1992, le dirigeant scandinave avait été forcé à la démission en 2018 après la découverte d’un scandale de corruption. Le document de la commission de révision de l’IBU, publié jeudi 28 janvier, met en lumière une culture de la corruption qui rappelle le fonctionnement de l’IWF, la Fédération internationale d’haltérophilie, au temps de son ancien président, le Hongrois Tamas Ajan. En épluchant plus de 70.000 documents, les enquêteurs ont découvert que le Norvégien avait notamment accepté au moins 200.000 dollars pour couvrir des cas de dopage dans le biathlon russe. Il a également été convié à des parties de chasse en Russie. Enfin, il aurait été régulièrement fourni en prostitués. Le rapport de plus de 200 pages, commandé par son successeur à la tête de l’IBU, le Suédois Olle Dahlin, est basé sur des témoignages de lanceurs d’alerte et des perquisitions menées par les polices autrichienne et norvégienne. Il s’appuie également sur un rapport établi plus tôt par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Anders Besseberg est accusé d’avoir usé de son influence pour assurer la participation des Russes aux Jeux d’hiver à PyeongChang en 2018, mais également pour garantir à la Russie l’organisation des Mondiaux de biathlon 2021 à Tyumen, en Sibérie. Le rapport dévoile également le rôle joué par l’ex secrétaire générale de l’IBU, l’Allemande Nicole Resch, elle aussi contrainte de démissionner. En échange de cadeaux, dont une boîte de bijoux reçue en 2009 du vice-président de la Fédération russe de biathlon, Alexander Tikhonov, elle a tenté d’étouffer les affaires de dopage de plusieurs athlètes russes, dont Evgeny Ustyugov, qui a depuis perdu tous ses titres entre 2010 et 2014. Le rapport est désormais entre les mains de l’Unité d’intégrité du biathlon.
— Publié le 29 janvier 2021